Politicien le plus madré du Cap au Caire, l’Ex, Abdoulaye Wade, n’arrive plus à cacher son projet dynastique de faire du parti pionnier de l’opposition au Sénégal, le PDS, le véhicule de l’accession éventuelle de sa photocopie Karim Wade au pouvoir. Après avoir annoncé jeudi qu’il allait procéder à un renouvellement du secrétariat exécutif national du parti à l’épi de mil, Me Wade a mis son projet à exécution, en créant plusieurs secrétariats nationaux adjoints, au nombre de neuf. Une dilution du poste de secrétaire national adjoint, jusque là détenu par le seul Oumar Sarr (qui est évincé du nouvel ordonnancement du parti), qui est une stratégie pour mieux faire passer la pilule de la « karimisation » à marché forcée qu’Abdoulaye Wade a fini d’imposer à son parti. Le PDS se révèle ainsi comme ce qu’il a toujours été : la propriété personnelle d’Abdoulaye Wade. Lequel veut le léguer à son fils.
Dans ce relifting opéré pour faire du PDS la machine de guerre de l’ambition présidentielle de Karim Wade, Me Wade a coopté les forts en gueule que sont son neveu Doudou Wade et l’ex député Tafsir Thioye, ainsi que le maire karimiste de Yeumbeul, Bara Gaye. Avant cet opération de ravalement de façade, Abdoulaye Wade a pris soin de rappeler à l’opinion publique qu’il était bien le chef de l’opposition (par procuration à la place de son fils Karim?), en accordant des audiences médiatisées à plusieurs activistes et opposants sénégalais d’autres partis.
La réussite du nouveau plan du PDS dépend toutefois d’une équation majeure : quand rentrera le fils prodigue Karim, exilé malgré lui du fait de l’exécution de la condamnation qui pèse sur lui : rembourser 138 milliards de francs CFA au Trésor public sénégalais ? La réponse de cette équation n’est pas encore connue.