Réunis à Niamey, 5 présidents de pays membres du G5 Sahel (ceux du Niger, du Tchad, du Burkina, du Mali et de la Mauritanie, le président mauritanien étant arrivé en retard) se sont inclinés devant les tombes des 71 soldats tués par les djihadistes dans le camp d’Inates la semaine dernière.
A cette occasion, le président du Faso, par ailleurs président du G5 Sahel, Roch Marc Christian Kaboré, a déclaré : « Comme dans toutez les guerres contre les terroristes, nous ne gagnerons pas seuls », appelant ainsi à l’aide la communauté internationale.
C’est là une volte-face, après les rodomontades des dirigeants du G5 Sahel contre le président francais Emmanuel Macron, tancé la semaine dernière pour avoir supposément utilisé un ton comminatoire en demandant aux dirigeants des pays du G5 Sahel de dire s’ils avaient besoin de la force française Barkhane. La France fait et a fait sa part du job. Elle a perdu des hommes sur des terrains d’intervention au Sahel qui ne sont pas forcément les siens.
Pour en revenir à la phrase du président Roch Kaboré, le « seuls » est de trop. Ce qu’il faut dire, c’est que les pays du Dahel ne gagnerons pas la guerre contre les djihadistes terroristes, tout court.
Comme dans toute guerre asymétriques, entre des armées classiques et des guerrilleros adeptes de moyens et méthodes non conventionnelles, la guerre ne sera pas gagnée par des moyens militaires. Plusieurs exemples sont là pour le prouver . Aussi bien du coté des pays africains que des puissances industrialisées. Les USA ont dû se résoudre à se retirer du Vietnam sans vaincre les Vietcongs. La France a dû se résoudre à accorder son indépendance à l’Algérie, avec les accords d’Évian de 1962, après une sale guerre de 8 ans. Il en ira de même en Afrique. Les solutions doivent être structurelles et notamment dans l’application du libre droit à l’autodétermination des peuples, à se diriger eux-mêmes. De ce point de vue, la partition de deux pays doit faire partie des solutions mises sur la table. Celle du Niger et celle du Mali. Le Mali, où depuis 4 ans l’État central est absent de Kidal, contrôle par les les djihadistes, et pays où plusieurs dizaines de militaires ont eté tués en 2019. Le Mali dont un ancien ministre du gouvernement fait désormais partie du MLNA djihadiste, pour autant qu’il ait jamais quitté ce mouvement terroriste et irredentiste. Le Mali et sa superficie immense qui touche à ses frontières le Senegal et l’Algérie.
Superficie ingérable ? Il en va de même pour le Niger, séparé uniquement du Sénégal par un pays et dont la frontière Est touché le Tchad, en Afrique centrale. Le totem tabou de l’inalienabilite des frontières africaines héritées de la colonisation principe gravé dans le marbre à la création de l’OUA, aujourdhui UA, en 1963 à Addis-Abebba, ce principe là doit être revisité et réévalué. Mis à bas et lis à plat. Les Touaregs, peuple à cheval sur le Niger, le Mali et le Burkina ont bel et droit ce qu’ils réclament : la République indépendante de l’Azawad.
L’Erythrée a pu se séparer de l’Éthiopie, et ils.sont aujourd’hui (presque) réconciliés, le PM éthiopien dédiant son prix Nobel reçu à Oslo, aussi aux Érythréens. Le Sud- Soudan est né des flancs du Soudan. Arrêtons avec le dogme des frontières. Vu du Sénégal, nous touchons du bois pour ne pas ( encore) avoir eu d’attentats ou d’attaques terroristes. Les contrôles au détecteur de métaux à l’entrée des lieux publics, notamment ceux fréquentés par les Occidentaux, se relâchent quelquefois, mais se poursuivent inlasaablement. Il est vrai que le Senegal ne fait pas partie du G5 Sahel, où les autres pays africains ont refuse de l’admettre, malgré les demandes répétées de Dakar. Cela s’avère finalement un mal pour un bien, qui épargne pour l’instant le Sénégal du djihadisme.
Et dans le Sud du pays, si cest l’accalmie avec le MFDC en Casamance , nous savons tous que le conflit résiduel qui y a lieu ne pourra être définitivement enterré qu’en accordant une large autonomie à cette région.
Ousseynou Nar Gueye
Fondateur de Tract.sn