Aux États-Unis, des Iraniens bloqués à la frontière après un concert au Canada

ASSOCIATED PRESS - Ce week-end, des dizaines d’Iraniens ou d’Irano-américains se sont retrouvés coincés momentanément à la frontière entre les États-Unis et le Canada

Plus de 60 Iraniens ou Irano-Américains ont été bloqués de longues heures à la frontière entre le Canada et les États-Unis, a constaté Huffpost.

 

La musique n’adoucit pas les douanes. La récente montée des tensions entre les États-Unis et l’Iran, après le raid américain ordonné la semaine dernière par Donald Trump et qui a conduit à la mort du général iranien Quassem Soleimani n’a pas que des répercussions au Moyen-Orient.

Ce week-end, des dizaines d’Iraniens ou d’Irano-Américains se sont retrouvés coincés momentanément à la frontière entre les États-Unis et le Canada, revenant de vacances ou d’une escapade. Nombre d’entre eux avaient également assisté à un concert donné par une pop-star iranienne à Vancouver.

D’après des témoignages recueillis par plusieurs groupes de défense des droits de la personne et des droits civiques, comme le Conseil des Relations Américano-Islamiques (CAIR) ou le Conseil national irano-américain (NIAC), cités par le New York Times, près d’une soixantaine de personnes au total ont été retenues au poste frontalier de Peach Arch Border dans l’État de Washington pour des entretiens approfondis. Elles auraient notamment été interrogées sur leurs opinions politiques, pour certains durant près de 16 heures assure le NIAC.

“Le dénominateur commun ce sont les origines iraniennes, cela devrait susciter des questions en matière d’actions illégales et discriminatoires basées sur les origines. Ce n’est pas une surprise venant de cette administration, qui a instauré dès ses premières semaines une interdiction de territoire aux musulmans”, relève le NIAC sur Twitter.

D’après le New York Times, citant l’administration, la plupart des personnes retenues ont pu finalement pénétrer dans le territoire même si quelques-unes, selon des avocats, se sont vues refuser l’entrée.

De son côté le service des douanes et de la protection des frontières (CBP) nie toute opération en fonction des origines. “Les publications sur les réseaux sociaux assurant que la CBP retient des Irano-Américains et leur refuse l’entrée sur le territoire américain à cause de leur pays d’origines sont fausses”, assure un officiel au journal.

Contactés également par The Intercept, les services de la sécurité intérieure assurent “qu’en raison des menaces actuelles, les services des douanes intensifient leurs activités aux différents points d’entrée du territoire pour garantir la sécurité nationale et protéger le peuple américain tout en défendant simultanément les droits civils et les libertés de chacun”, ajoutant que les temps d’attente ce week-end ont été plus longs en raison des vacances et d’un personnel réduit.

Dans la journée de samedi, le département américain de la sécurité intérieure a publié un nouveau bulletin, le premier depuis juillet, dans lequel il met en garde contre les diverses méthodes rétorsions de l’Iran, dans le contexte des tensions actuelles. Le bulletin met notamment en garde contre