Un chiffre qui ne doit pas refléter toute la réalité sur le terrain. Officiellement, le ministre de la Justice, Mohamed Ben Abdelkader vient de révéler que 32.000 demandes en mariage concernant des filles mineures ont été enregistrées l’année dernière au Maroc, dont 81% ont été approuvées.
Les statistiques alarmantes révèlent que seulement 19% du total des demandes ont été refusées par les juges, ce qui indique que le mariage des mineurs de moins de 18 ans est toujours répandu dans le pays, a souligné le ministre devant les députés.
Selon le site britannique « Middle East Monitor », le Maroc espérait limiter les mariages d’enfants en portant l’âge légal de 16 à 18 ans, en 2004, mais les chiffres continuent de monter en flèche et cette question reste un problème persistant dans le pays, avec des coûts sociaux, psychologiques, physiques et économiques pour les femmes concernées et la société marocaine.
Les statistiques fournies par le gouvernement montrent aussi que 98% de ces demandes ont été formulées par des chômeurs dans le monde rural, où les familles se contentent d’un engagement religieux et échappent ainsi aux dispositions légales sur l’âge au mariage.
+ Des juges ont autorisé plus de 30.000 filles mineures de conclure des unions arrangées en 2018 +
Condamné et considéré comme une atteinte aux droits de l’homme, le mariage des enfants est associé à des effets négatifs sur la santé physique et psychologique.
Bien que le Maroc ait réformé son code de la famille, en 2004, en vue de promouvoir l’égalité des sexes et des droits au sein de la famille, le mariage des jeunes filles de moins de 18 ans mineures reste toujours possible avec l’autorisation d’un juge, et dans certaines circonstances comme la grossesse.
Les militants des droits humains appellent à la suppression des articles du code de la famille qui permettent aux juges d’autoriser les mariages, sous de telles conditions, qui ont permis à plus de 30 000 filles mineures de conclure des unions arrangées en 2018.
Quelque 48,99% des demandes de mariage de mineures ont été rejetées alors que 420.000 demandes ont été acceptées.
Ben Abdelkader, qui a reconnu qu’il y a eu une diminution des demandes de mariage avec des mineures entre 2015 et 2018, a souligné la nécessité de revoir le Code de la famille afin de préserver le droit des enfants à l’éducation.