Ce dimanche 19 avril, dans un peu plus de 24 heures, les Maliens sont de nouveau appelés aux urnes pour le second tour des législatives. Un second tour organisé dans les mêmes conditions que le premier alors que le pays est touché par le Covid-19 et alors que la situation sécuritaire ne s’est pas améliorée.
C’est dans son adresse télévisée à la nation, il y a une semaine, le 10 avril, un masque de protection sur le visage, que le président malien a annoncé le maintien du second tour des législatives. « La décision n’est pas le fait du gouvernement mais du dialogue national inclusif », a tenté de justifier IBK (Ibrahim Boubacar Keïta), refusant de porter tout seul le bonnet (d’âne?).
« Au moment où le dialogue se tenait en décembre, personne n’avait prévu le Covid-19. Aujourd’hui, c’est une situation de force majeure », lui oppose l’ancien ministre Choguel Maïga et membre de l’opposition.
Selon le ministère de la Santé, le Mali comptait 116 cas positifs et 9 personnes sont décédées, à la date du 13 avril.
Pour le premier tour, organisé le 29 mars, le gouvernement avait laissé des consignes sanitaires pas toujours respectées, selon les observateurs. Un premier tour qui a faiblement mobilisé : 37 % des électeurs sont allés voter. Un taux de participation bas dans la capitale, autour de 10%, qui contraste avec les taux très élevé dépassant les 80% dans certaines régions du nord du Mali.
Dans le Nord où Soumaïla Cissé a été enlevé par un groupe jihadiste pendant la campagne électorale. Son parti l’URD, qui avait tout de même maintenu sa participation au premier tour, pourrait cette fois-ci décider, selon un cadre du parti de se retirer de la course électorale. L’un des négociateurs envoyés à la rescousse de Soumaïla Cissé a, lui aussi, été enlevé.
Mais IBK, vaille que vaille, fera voter les Maliens ce dimanche. Entre menaces sécuritaires djihadistes et risques de contamination au coronavirus.