La police sud-africaine a dispersé mardi par des tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes des habitants d’une banlieue pauvre du Cap (sud-ouest), furieux de ne pas recevoir de nourriture dans le cadre du confinement anti-coronavirus, a constaté un journaliste de l’Afp.
« Les gens sont sortis de chez eux, frustrés. Ils voulaient savoir où étaient leurs colis de nourriture », a expliqué la présidente d’une association locale, Liezl Manual. « Quand on regarde les infos, on voit qu’on distribue des choses dans différentes zones de notre province, mais pas à Tafelsig », un quartier de Mitchells Plain, a-t-elle ajouté.
Les manifestants ont mis le feu à des pneus et accueilli avec des jets de pierre la police, qui a riposté avec des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes. « Nous avons de jeunes enfants. On veut manger. Ils doivent manger », a expliqué une mère de famille en colère, Nazlie Bobbs. « Ils nous ont dit qu’on aurait des colis. Où sont les colis ? Pendant combien de temps on va être confinés ? »
Pour lutter contre la pandémie de nouveau coronavirus, le président Cyril Ramaphosa a imposé depuis le 27 mars un confinement strict de la population, qui doit se poursuivre jusqu’à la fin du mois d’avril.
Le chef de l’Etat a promis des distributions de nourriture aux populations les plus modestes du pays, déchiré par des inégalités criantes entre riches et pauvres. « On préfère mourir du coronavirus que de mourir de faim dans nos maisons », a dit mardi une autre habitante de Mitchells Plain, Denise Martin.
L’Afrique du Sud est le pays d’Afrique subsaharienne le plus touché par l’épidémie de Covid-19 partie de Chine, avec 2.415 cas de contamination confirmés dont 27 mortels, selon le dernier bilan.
Tract (avec médias)