Personne n’a oublié ces images de désolation. C’était il y a un an jour pour jour. Le 15 avril 2019, vers 18h30, un feu se déclare dans les combles de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris. L’incendie est rapide, violent malgré la mobilisation rapide des pompiers. Ce monument gothique emblématique de Paris, construit entre 1163 et 1345, est ravagé. Une heure après le début du feu, la flèche de la cathédrale s’écroule dans le vide. Les six cents pompiers mobilisés réussiront à maîtriser les flammes quinze heures plus tard. La cathédrale est restée débout mais l’intérieur est dévasté.
Un an après l’incendie, les travaux sont à l’arrêt en raison de l’épidémie de coronavirus. Pour ce triste premier anniversaire, le bourdon de Notre-Dame va sonner ce soir à 20 heures pour rendre hommage aux personnels soignants des hôpitaux.
Sait-on vraiment ce qu’il s’est passé ?
Plusieurs hypothèses ont retenu l’attention des enquêteurs parmi lesquelles un dysfonctionnement du système électrique ou un départ de feu occasionné par une cigarette mal éteinte, avait indiqué le Procureur de la République de Paris, le 26 juin 2019. Le magistrat ajoutait que « les investigations réalisées ne permettent pas de déterminer les causes de l’incendie ». Si l’hypothèse de l’accident est privilégiée, le Procureur de la République Rémy Heitz avait précisé en février sur Europe 1 que « c’est une enquête qui dure, qui est complexe, qui est colossale ». L’enquête judiciaire se poursuit.
Quel est le montant total des dons ?
Face à l’émotion que suscite l’incendie, plusieurs mécènes annoncent des dons importants : 200 millions d’euros pour LVMH (Bernard Arnault), 150 millions pour la famille Bettencourt-Meyers (L’Oréal), 100 millions pour Kering (famille Pinault), 100 millions pour Total mais aussi JCDecaux, la famille Bouygues ou les banques. Plusieurs collectivités locales et de 236 146 particuliers ont aussi signé des chèques. Trois fondations recueillent les dons : la fondation Notre-Dame, la Fondation du patrimoine et la Fondation de France mais aussi le Centre des monuments nationaux. Des conventions ont été signées pour le déblocage des fonds au fur et à mesure de l’avancée des travaux. 901,5 millions d’euros ont été promis. Le montant total des travaux sera dévoilé en fin d’année.
Où en sont les travaux ?
Un an après l’incendie, la restauration n’a pas encore commencé. L’échafaudage de 40 000 pièces qui a été la proie des flammes il y a un an doit toujours être démonté. Pendant de longs mois, il a fallu le stabiliser et le ceinturer pour éviter qu’il ne s’effondre. Il devrait être démonté à la fin de l’été voire au début de l’automne. Ensuite, il faudra inspecter la voûte et la sécuriser. Ce n’est qu’ensuite que les travaux de restauration pourront débuter. Dans le même temps, il faudra démonter, nettoyer et accorder l’orgue de la cathédrale qui a reçu un nombre important de poussières de plomb.
À quoi ressemblera la nouvelle cathédrale ?
Plusieurs projets ont vu le jour pour imaginer la « nouvelle » Notre-Dame. Un concours international ou une consultation doit permettra de choisir le projet définitif. Les modalités seront annoncées avant la fin de l’année. Trois options sont possibles pour la charpente : en bois comme c’était le cas à Notre-Dame avant l’incendie, en béton comme à la cathédrale de Reims ou métallique comme à la cathédrale de Chartres. Les études seront présentées a priori en juillet.
Peut-on vraiment terminer les travaux en cinq ans ?
Rénover Notre-Dame en cinq ans et achever les travaux en 2024 pour les Jeux Olympiques de Paris, c’était le pari fou d’Emmanuel Macron lors de sa visite sur le chantier. Depuis cette annonce, la découverte de plomb sur le chantier, les tempêtes et l’épidémie de coronavirus ont retardé le chantier actuellement à l’arrêt jusqu’à nouvel ordre. Toutefois, le général Jean-Louis Georgelin, qui préside l’Etablissement public pour la restauration de la cathédrale, l’assure dans le Parisien : « Nous saurons retrousser nos manches pour tenir notre engagement de 2024 ».