Monsieur Beau-Frère, le ministre Mansour Faye, en charge de la distribution de vivres aux ménages les plus nécessiteux dans le cadre de la coronaguerre, était donc ce matin à partir de 10h en conférence de presse, par visio-conférence, dans les locaux du ministère en charge de la Santé. Les journalistes pouvaient poser des questions par email. Mansour Faye n’a pas manqué d’être interpellé sur le cas de la société UDE du député – transporteur quotataire Demba Diop Sy, laquelle société est en liquidation judiciaire et ne devrait pas bénéficier de marchés, encore moins de marchés publics. En réponse, le ministre Faye a indiqué qu’il ne connaissait point Diop SY mais seulement la société UDE, dans le cadre de ces marchés passés avec des transporteurs par région du pays. Le ministre Faye, dans son développement, a défendu que le cas de force majeure dans lequel nous nous trouvons avec la pandémie Covid-19 doit laisser peut de place aux fioritures. Bref, nous sommes en « urgence sanitaire ». En direction de la société civile qui crie aux orfraies contre le cas Diop Sy, le ministre Faye les a appelés à soutenir l’effort national de lutte contre la pandémie, sans murmures ni protestations e, indiquant que lui n’avait pas le temps de polémiquer, d’autant que le président Macky Sall lui a donné « seulement 15 jours » pour expédier, toutes affaires cessantes, ce dossier pressant de distribution de vivres.
Le temps n’est donc pas, si on a compris le ministre, à s’embarrasser de précautions juridiques. Sur l’attribution des marchés de transport de vivre, il indique ainsi que ces pratiques peu soucieuse d’orthodoxie réglementaire concernent tous les soumissionnaires aux marchés : « Tous les soumissionnaires ont été reçus. Parfois même, quand on a dit à certains fournisseurs que la Police ou la Gendarmerie va venir pour constater le stock, beaucoup se sont débinés. Je vais le dire ici et de manière claire. Les quatre offres qui ont été retenues sont celles qui ont un stock disponible, mais aussi qui vendent aux prix les moins chers. On n’a pas choisi des personnes physiques mais des personnes morales qui sont des sociétés. Je ne connais pas les propriétaires des sociétés et c’est pas moi qui choisis. Les sociétés qui avaient des stocks disponibles ont été choisies parce que non seulement elles ont les plus bas prix, mais aussi le délai de livraison devait être tenu en compte. Ils ont commencé à livrer depuis le lendemain du lancement. Pour ce qui est du transport, je le dis et c’est clair aussi. On a besoin de 600 camions. On en a 253.
Quiconque se dit transporteur et qui a 600 camions, peut venir et je prendrai les 600 camions. Je suis partant pour cela. Mais c’est facile de rester dans son coin pour dire qu’on a choisi tel ou tel. Si quelqu’un a 600 camions disponibles, qu’il vienne et on prendra les 600 camions. Ça aussi c’est clair. Moi, mon objectif, vu la situation actuelle du pays, c’est que les ménages reçoivent leur part de cette aide alimentaire octroyée par le président Macky Sall. Mon objectif n’est pas de polémiquer ou de me laisser distraire par des commentaires stériles. Je suis dans une logique de transparence et les commentaires ne peuvent pas me déstabiliser. Le président Macky Sall m’a donné un délai très serré de 15 jours pour que la livraison se fasse dans tout le pays. Même si c’est serré, on va travailler avec. Donc mon principal objectif c’est d’atteindre tous les ménages recensés et non de rester là à polémiquer. Pour ce qui est de l’enveloppe dégagée et ce qui reste etc.., on fera le bilan après, mais pour le moment on est plus préoccupé par le convoyage des vivres qu’autre chose ».
Au moins les choses sont dites: en cet état d’urgence, on n’a pas le temps de se mettre en quatre pour respecter les procédures: c’est n état (d’exception?) qui autorise toutes les exceptions et entorses aux règles.
Voici le long mémo que le ministre Faye a diffusé, dans le cadre de cette visioconférence de presse :