Le chanteur Christophe, 74 ans, interprète des incontournables « Aline » et les « Mots Bleus », est décédé des suites « d’un emphysème », maladie pulmonaire, a indiqué à l’AFP Véronique Bevilacqua, son épouse, dans la nuit de jeudi à vendredi.
Au mot « carrière », il préférait celui de « chemin ». Celui de Christophe s’est arrêté jeudi. Il est mort, à 74 ans, des suites d’un emphysème, maladie pulmonaire. Le chanteur avait été admis le 26 mars en réanimation à Paris, avant d’être transféré la semaine dernière à Brest. « Christophe est parti. Malgré le dévouement sans faille des équipes soignantes, ses forces l’ont abandonné », ont annoncé sa femme Véronique et sa fille Lucie, dans un communiqué. En plus de cinquante ans de carrière, il aura réussi ce tour de force : passer du statut de chanteur yé-yé pour minettes à celui d’icône branchée. Un raccourci forcément réducteur, tant son parcours fut ponctué d’embardées imprévues, de départs sans préavis et de réinventions aussi géniales qu’inattendues. Retours sur la vie de Daniel Bevilacqua, son vrai nom. « Le gitan blond », comme le surnommait Alain Bashung.
Juvisy et les ritals
Christophe est né le 13 octobre 1945 à Juvisy-sur-Orge en banlieue parisienne. Il est issu d’une lignée d’immigrés italiens arrivés du Frioul à la fin du XIXe siècle. Son grand-père a été chauffagiste. « J’adorais aller dans son atelier le voir sculpter et cisailler des tuyaux. Il aurait pu exposer comme un artiste contemporain », nous avait confié Christophe lors de notre dernière entrevue, en juillet dernier, dans son appartement-studio du boulevard Montparnasse.
Son père, Georges Jacques Bevilacqua, a également dirigé une entreprise d’installation de chauffage. « Un travailleur, mais il ne pensait qu’à s’éclater » disait-il pour évoquer le tempérament volage. De sa mère bretonne, couturière et artiste dans l’âme, il disait avec admiration : « Elle chantait tout le temps et conduisait des camions. » Il assure avoir eu enfance heureuse jusqu’au divorce de ses parents. Il écume alors les pensions, fréquente une dizaine de lycées. « Voir son père se faire la malle et sa mère pleurer, ce n’est pas toujours marrant. Mais j’ai continué à aimer les deux. Et très vite, j’en ai tiré du positif, j’ai attrapé ma route », confiait-il au JDD. Ado, il se rêve forain ou styliste, mais c’est la musique qui le happe.
Elvis et la lessiveuse
Enfant, il découvre Piaf, Bécaud, Brassens, mais se passionne déjà pour la matière sonore. « J’adorais écouter le ronronnement des lessiveuses. J’avais aussi dépiauté le piano du grenier pour enregistrer toutes sortes de sons avec mon magnétophone ». Ce sera l’obsession de sa vie et sa singularité, à la fois chanteur-compositeur et explorateur du son.
Voici la chanson Aline :