Au micro de sa correspondante à Dakar, Charlotte Idrac, la radio RFI a fait un reportage auprès des policiers chargés d’appliquer le couvre-feu, Au marché Sandaga de Dakar, un passant explique que le masque le gêne pour respirer. « Alors restez chez vous », lui répond un agent. La police compte sur plusieurs sources pour la renseigner. « Les patrouilles pédestres, la police en civil, explique le commandant Saliou Ndao. Il y a aussi des citoyens qui nous appellent en nous disant qu’à tel lieu, cela ne se passe pas correctement. Il y a aussi des dispositifs de surveillance par vidéo qui orientent les patrouilles en uniforme ».
Ce vendredi 8 mai, les commerces de produits non-alimentaires doivent rester fermés. Au marché Tilène, un couturier est resté ouvert. « Lui, il ne vend pas, explique-t-on. Il coud des habits. Mais il s’avère qu’il ne doit pas ouvrir aujourd’hui. Il ne doit pas le faire ». Pas d’amende cette fois-ci. Il rentre ses machines à coudre à l’intérieur. Les vendeurs ambulants en revanche ne sont pas concernés et en profitent pour installer leurs marchandises devant les boutiques fermées.
« Interventions excessives »
La police avait reconnu des « interventions excessives » au premier soir du couvre-feu. Mais pour El Hadj Cheikh Dramé, commissaire central de Dakar, les mesures sont désormais globalement respectées. « Il y a quand même des gens qui au début ne comprenaient pas, se rappelle-t-il. La police s’est lancée dans cette dynamique de sensibilisation. Maintenant, pour les récalcitrants, il y a une amende forfaitaire, entre 1 500 et 3 000 francs CFA [entre 2,29 et 4,57 euros]. C’est dissuasif ».
La police ne précise pas le nombre d’amendes et d’interpellations depuis l’instauration de l’état d’urgence. Le Sénégal a enregistré le vendredi 8 mai son quatorzième décès lié au Covid-19. À ce jour, le pays compte 1 551 cas déclarés.