Le mariage n’est pas un jeu. Encore moins un jeu à somme nulle, où l’un doit gagner et l’autre (la femme, le plus souvent) tout perdre. La vie à deux est difficile car elle se doit d’être pleine de recherche consensus et de compromis, mais pas impossible si on connaît à la base notre rôle d’épouse, pour ce qui est des femmes. Être une épouse n’est pas seulement une étiquette que l’on porte mais c’est un travail en plein temps. Un travail noble que seule une femme peut supporter. Une épouse dévouée à son homme, une parfaite mère de famille pour ses enfants. Seule la femme peut porter ce flambeau. Être une femme est une bénédiction de Dieu.
Cependant les femmes sont de plus en plus souvent victimes de violences physiques et sexuelles au sein de leur famille. La violence constitue un fléau universel qui détruit le tissu social et menace la vie, la santé et la prospérité de tous.
Les images et récits de violence sont omniprésents dans les médias. Ça peut être dans la rue, à l’école, au travail, au sein de notre propre maison. Les violences conjugales se scindent en deux : la violence physique et la violence sexuelle. Dans le pire des scénarios, elle se constitue des deux (physique et sexuelle)
Des chiffres démontrent la récurrence des violences au Sénégal. En moyenne une victime par jour pour violence et pas moins de 3 cas de viols traités chaque jour au tribunal de Dakar. Le chômage, la précarité, l’alcoolisme, la polygamie….. autant de facteurs qui peuvent induire des violences.
Les violences perpétrées par les femmes sur leurs congénères sont souvent des coepouses ou des rivales. Elles sont lucides et les actes prémédités. Des violences physiques à l’eau bouillante, à l’acide ou encore à l’huile chaude. Des coups et blessures volontaires à conséquence irréversible et parfois dramatique.
Les formes de violence des hommes sont dominés par des actes sexuels. Ils exercent un contrôle et une domination morale sur la victime. Cela peut être sa partenaire, sa fille, sa sœur, sa propre mère…..
La société sénégalaise est moulée par sa base immuable du « soutoura ». Il a pour élément fondamental la pudeur. Cette pudeur qui empêche de dénoncer et encourage ainsi l’agresseur dans sa sale besogne. Les victimes enfouissent leurs souffrances et les cas sont réglés à l’amiable. Pour maintenir une soi-disant stabilité sociale et ne pas s’exposer à l’opprobre de la société.
Aussi, la méconnaissance du droit par les victimes est également un motif de non dénonciation. C’est pourquoi l’état devrait axer une communication pour sensibiliser les populations. Comme cible principale, les femmes et jeunes filles, couche vulnérable de la société, pour les sensibiliser sur leurs droits tout en leur faisant comprendre que la justice à une dimension hautement humaine, sociale et protectrice.
Sensibilisation à travers les médias, les sketchs mais aussi les relais communautaires, les badienes gokh….Et pourquoi pas installer un dispositif de sanctions à l’encontre des cas de non dénonciation. C’est une contrainte dans la lutte contre les violences. Car les victimes, par peur de représailles de leur entourage proche préfèrent se taire. Mais aussi la honte d’avoir subie des humiliations et la stigmatisation. C’est ainsi que les victimes entrent dans un cercle vicieux et sont violentées inlassablement .
Ceci est mon appel pour que les victimes parlent et que la parole se libère. Ceci est mon appel pour que les pouvoirs publics mettent des lignes téléphoniques d’écoute pour les femmes violentées et des lieux d’accueil d »urgence pour ces femmes souvent dépourvues d’autonomie financière. Les organisations de la société civile sont aussi interpellées, pour venir au secours de ces femmes et filles, comme le fait déjà la Maison rose à Guédiawaye. « Nopiwouma ». Bou lenn nopi.
Gor Niolé