Le moment est venu de se lever comme pour répondre à l’interpellation de Bob Marley (Get up stand up), après que l’Amérique est secouée par l’affaire George Floyd. En tout cas, l’acteur Omar Sy a lancé une pétition pour dénoncer les injustices et les torts causés aux Noirs dans le monde. Lui qui dit connaître ce que c’est de vivre ce genre de dame.
Omar Sy en appelle à un sursaut citoyen. «Réveillons-nous» demande-t-il dans une pétition pour «dénoncer les violences policières qui sont commises en France». Elle a été signée samedi midi par 130 000 personnes.
L’acteur avait marché il y a quelques jours à Los Angeles pour dénoncer racisme et violences policières après la mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé par le genou d’un policier blanc durant son arrestation le 25 mai dernier. Il compare dans le texte de sa pétition, publié dans le «Nouvel Obs», la mort de ce père de famille de 46 ans à Minneapolis à celle en France d’Adama Traoré, décédé à la gendarmerie après son interpellation en 2016. «La mort d’Adama Traoré est aussi injuste et indigne que celle de George Floyd. Je me réjouis qu’on en prenne conscience aujourd’hui, je me réjouis de voir des dizaines de milliers de personnes venues de tous horizons sociaux entourer de leurs forces les proches d’Adama Traoré, ses frères, sa sœur, Assa», écrit-il, évoquant ceux qui réclament justice pour le jeune homme depuis quatre ans. «A lui, comme à George Floyd, la justice a inventé « une cardiopathie », des cœurs défaillants. Mais je n’ai qu’une seule question, et c’est la seule qui compte : ces hommes seraient-ils morts s’ils n’avaient croisé la route des forces de l’ordre ?», s’interroge-t-il.
« J’ai vu dans ma vie des drames liés à l’intervention des forces de l’ordre »
Dans la suite de sa tribune, Omar Sy confie également «connaître» la peur de «mourir entre les mains des forces de l’ordre». «Cette peur sans nom, cette peur injustifiée qui enfle dans nos vies, doit disparaître. Je connais ce sentiment qui ronge de l’intérieur, j’ai vu dans ma vie des drames liés à l’intervention des forces de l’ordre, à l’époque où j’étais un anonyme», ajoute-t-il, affirmant avoir déjà «couru» en croisant «le chemin de la police». Pour que cette peur disparaisse et arrête de se transmettre de «génération en génération», il en appelle à nos dirigeants pour qu’ils «entendent, comprennent, agissent pour changer ce cours des choses» et à la mobilisation des citoyens contre «un système violent».
Il écrit ensuite son souhait d’une «police digne de notre démocratie, une police qui protège sa population, sans distinction de couleur de peau ou de provenance sociale, la même pour tous, qu’on habite dans les centres-villes ou dans les quartiers populaires». Évoquant les policiers américains qui ont apporté leur soutien aux manifestants, il «invite» les policiers français qui ne «cautionnent pas ces actes violents» à suivre l’exemple de leurs homologues des Etats-Unis en sortant du «silence». Il conclut : «J’appelle au changement, à la remise en cause d’un système qui ne peut prétendre à la justice sans mettre fin à l’impunité organisée qui sévit depuis des décennies. Cet ordre établi n’est plus tenable.
Tract.sn (avec média)