[ÉDITO, ET DIT TÔT] Hissène Habré : Après sa « fugue à l’envers » de 60 jours, quel état d’esprit pour son retour à la Case Prison ?

ET DIT TÔT – L’ancien président du Tchad, Hissein Habré, en exil au Sénégal depuis les années 1990, est retourné en prison après l’expiration, ce dimanche, d’une autorisation de sortie des 60 jours, une liberté sous surveillance dans sa résidence Dakaroise, accordée en raison de la pandémie de coronavirus (Covid19). Le traiter de dictateur est-il un fait ou une insulte ? Habré fut un dictateur.  Sa seule circonstance atténuante était qu’il le fut dans un pays de milice et de factionen guerre civile perpétuelle, dans ce qui n’était pas un pays, mais juste un endroit : le Tchad.

‘’L’affaire Hissein Habré est actuellement en instruction devant le juge de l’exécution des peines. Il va devoir retourner demain (dimanche) en prison, comme cela avait été indiqué’’, a dit samedi soir, le ministre de la Justice Me Malick Sall.

‘’C’est tout à fait vrai. La permission de sortie de 60 jours a pris fin ce samedi. Il y a quelques jours, une démarche de renouvellement de cette permission a été initiée par nos avocats auprès des juges d’application des peines’’, a confirmé à la presse son épouse, Fatima Raymonde Habré.

Selon elle, la Justice a répondu ce vendredi et a rejeté la demande en posant deux conditions.

‘’Premièrement, elle a dit il faut que le président Hissein Habré réintègre la prison avant de demander un renouvellement d’une autre permission. Deuxièmement, il ne pourrait la faire qu’après un mois en prison. Autrement dit, il faudrait attendre le 6 juillet pour refaire une demande’’, a ajouté Mme Habré.

Le 30 mai 2016, Habré a été condamné, par les Chambres Africaines extraordinaires mises en place par l’Union Africaine, à la prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture, notamment pour des faits de violences sexuelles et viol.

En sus, il doit allouer un montant de 82 milliards de francs CFA à 7 396 victimes identifiées.

Il a été condamné en appel en 2017 à la prison à perpétuité à Dakar (par les chambres africaines extraordinaires) pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité durant son régime, au Tchad, entre 1982 et 1990.

Habré retourne à sa cellule du Cap Manuel le coeur en berne et le moral dans le chapelet.  Il ne comprendra jamais qu’on l’ait condamné à une peine de perpétuité pour avoir régné par la terreur (actes de terreur coordonnés par son cousin qui le renversera du pouvoir en 1990 , l’actuel président tchadien Idriss Deby Itno) dans un pays ingouvernable.  Mais même les condamnés à la perpétuité ont le droit de bénéficier de fin de leur peine avant leur mort naturelle. Pour les mêmes raisons humanitaires qu’on leur reproche de ne pas avoir montré à leurs victimes. Sinon, ce serait la barbarie d’Etat (celui du Senegal) qui répond à la barbarie de perpette- le- désert (celui du Tchad). L’épouse Habré, Raymonde, étant juriste, on ne doute pas qu’elle se fasse forte de faire mettre un terme à  ce peine de perpétuité d’Habré, avant que nous n’entrons tous dans l’éternité.

Damel Mor Macoumba Seck

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