À mesure que le temps défile, l’on recueille les premiers ou premières confidences des accusés dans l’affaire George Floyd. L’un des policiers, Thomas Lane, arrêté pour complicité de meurtre déclare, dans des propos rapportés par son avocat, avoir tenté plus d’une fois de rouler George Floyd au lieu de le maintenir face contre terre, avec un genou sur sa nuque. Proposition rejetée Derek Chauvin, le principal accusé.
Un peu plus de deux semaines après la mort de George Floyd, de nombreuses zones d’ombre subsistent. Alors que les obsèques de cet Afro-américain de 46 ans, mort lors d’un contrôle de police à Minneapolis, ont lieu ce mardi, les versions des quatre policiers actuellement inculpés fuitent dans les médias.
Chauvin a dit « non »
Invité par CNN, Earl Gray, homme de loi en charge de la défense de Thomas Lane, l’un des officiers présents sur place, a partagé la version de son client. Celui-ci insiste tout particulièrement sur la responsabilité de Derek Chauvin, actuellement accusé de second degree murder, autrement dit meurtre non prémédité.
« Mon client tient ses jambes, George Floyd dit qu’il ne peut pas respirer et mon client propose à Chauvin de le renverser. Lane demande ‘devrions-nous le rouler sur le côté?’ Et l’officier Chauvin répond ‘non' »; explique-t-il.
Selon l’avocat, Thomas Lane, dans la police depuis seulement quatre jours au moment des faits, n’a pas eu de pouvoir de décision face à un policier en faction depuis près de 20 ans.
« Plus tard, mon client a encore demandé, ‘voulez-vous le faire rouler sur le côté?’ C’est juste avant que l’ambulance ne vienne et encore une fois il n’est pas changé de position », poursuit Earl Gray.
« Je crois que les gens auraient une opinion différente »
Dans la suite de son interview, Earl Gray explique encore que le policier a tenté de donner les premiers secours à George Floyd, alors que ce dernier avait déjà perdu connaissance.
« Quand l’ambulance arrive, mon client monte dedans. Quatre jours seulement dans la police… et il commence les gestes de premier secours, en appuyant sur sa poitrine, ce qu’il a fait pendant un long moment, jusqu’à ce qu’ils allument la machine », détaille-t-il encore. « Il ne voulait pas qu’il meurt. »
A l’heure actuelle, Thomas Lane, J. Alexander Kueng et Tou Thao sont incarcérés pour des faits de complicité dans ce dossier. Si l’homme de loi assure que la victime n’opposait pas de résistance violente à son interpellation, il tient malgré tout à souligner qu’il n’y avait pas « la non-résistance qu’un individu devrait avoir lorsqu’un policier l’arrête. »
Earl Gray conclut d’ailleurs en rappelant que les images obtenues depuis la caméra que portait Lane au moment des faits, qui n’ont pas été rendues publiques à l’heure actuelle, auront un rôle majeur devant la justice.
« Je crois que les gens auraient une opinion différente », conclut-il à ce sujet.
Tract.sn (avec média)