La mort le 3 juin du chef d’Al-Qaida au Maghreb résulte de deux jours d’opération conclus par un assaut des forces spéciales, appuyé par des hélicoptères et un drone, a indiqué ce jeudi 11 juin l’état-major de l’armée française.
Révélée par l’Afp et confirmée dans la foulée par les autorités françaises, la mort de l’Algérien Abdelmalek Droukdal, leader d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), est le fruit d’un gros travail de renseignement et d’une traque qui a abouti à une intervention en plein jour, important succès pour l’armée française. « Ce sont les forces spéciales qui sont intervenues sur cette opération », a indiqué une source proche des opérations de l’état-major des armées lors d’un point-presse, évoquant une quinzaine d’hommes.
« Cette opération a été réalisée avec un module d’intervention composé d’hélicoptères et de commandos, qui a permis la neutralisation de trois autres terroristes avec Droukdal », a ajouté la même source. Un homme, au rôle subalterne, s’est rendu et « devra répondre de ses actes devant la justice ». Des images de l’assaut diffusées aux journalistes montre un véhicule 4X4 arrêté dans une zone désertique, au milieu de collines de gros rochers près d’une desquelles le jihadiste avait probablement envisagé de bivouaquer.
Les soldats ont saisi d’importantes données numériques (téléphones et cartes, ordinateur) qui sont en cours d’analyse. Le responsable a par ailleurs confirmé le rôle très important des services de renseignement, français bien sûr mais aussi notamment américain. « Ca faisait deux jours qu’on savait qu’il y avait une cible d’intérêt dans la région. Après, c’est tout un travail d’appui mutuel, entre les différentes sources de renseignement », a-t-il expliqué.
Au sommet de Pau (France) en janvier, le président français et ses homologues du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) avaient décidé d’intensifier la lutte antijihadiste face à la recrudescence d’attaques dans la région, qui, mêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait 4.000 morts en 2019, cinq fois plus qu’en 2016 selon l’ONU.
L’Etat islamique au Grand Sahara (EIGS) avait été désigné comme l’ennemi numéro un. « Le fait d’avoir aujourd’hui focalisé un certain nombre de nos forces sur la menace la plus virulente et la plus urgente ne nous a pas détourné complètement de la surveillance d’autres franchises », a relevé cette source de l’état-major.
Tract (avec médias)