La statue de Colbert devant l’Assemblée nationale a été en partie recouverte mardi 23 juin de peinture rouge et d’une inscription “Négrophobie d’État”, dont l’auteur a été arrêté, ont indiqué des sources parlementaires à l’AFP.
Ministre de Louis XIV, Colbert est considéré comme à l’initiative du Code noir, rédigé en 1685 et qui a légiféré sur l’esclavage dans les colonies françaises.
Mardi, la statue qui se trouve au pied de l’Assemblée nationale à Paris a été recouverte de peinture rouge au torse et aux jambes, tandis que “Négrophobie d’État” a été inscrit avec le même matériau sur le socle, ont rapporté des sources parlementaires, confirmant une information d’Outremer-la 1ère.
Une vidéo postée sur Twitter par la “Brigade antinégrophobie” montre l’auteur du tag être interpellé par la police et se justifier: “Ce qui est interdit, c’est le racisme. Cet homme-là (Colbert, ndlr) fait l’apologie de la négrophobie”.
“La République n’effacera aucun nom de son histoire”
Dans le sillage des manifestations antiracistes dans le monde à la suite de la mort de l’Américain George Floyd, les monuments et statues liés à l’histoire coloniale française ou à la traite négrière se retrouvent à nouveau au centre d’une polémique mémorielle. Et le personnage de Jean-Baptiste Colbert est particulièrement décrié.
Avant le tag réalisé ce mardi, le même collectif avait appelé à déboulonné la statue devant l’Assemblée nationale. Une initiative que défend depuis 2017 le Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) qui évoque des “statues de la honte”.
Relayant ce combat, l’ancien premier ministre Jean-Marc Ayrault, désormais président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a récemment demandé à ce que les salles et les bâtiments institutionnels portant le nom du créateur du Code noir soient débaptisés. Mais il s’est attiré les foudres de la majorité LREM, avant qu’Emmanuel Macron lui-même ne s’y oppose en affirmant que “la République n’effacera aucun nom de son histoire”.
D’autres figures de la lutte anti-raciste plaident de leur côté pour un enseignement plus complet sur Colbert et les personnages historiques controversés, avec l’ajout de plaques explicatives sur les statues ou les rues qui portent leur nom.