La cérémonie religieuse dédiée à la mémoire de Serigne Pape Malick Sy, porte-parole de la famille d’El Hadji Malick Sy, décédé jeudi dernier, a été présidée vendredi à Tivaouane, par le khalife général Serigne Babacar Sy Mansour. En cette occasion, il est longuement revenu sur la pandémie. Il a affirmé que« la COVID-19 ne peut pas être vaincue par la médecine, c’est une créature divine » (sic). Mieux vaut entendre ça que d’être sourd, n’est-ce pas ? Tract ne lui portera pas la réplique, dans un pays où la parole des dignitaires religieux est encore littéralement parole d’évangile et dogme immarcessible.
Selon le khalife, quiconque n’éprouve aucun remords, aucune crainte devant Dieu, s’attire forcément toutes les forces malfaisantes. Et d’après lui, la COVID-19 n’est rien d’autre qu’une créature divine et de ce point de vue, elle ne peut pas être vaincue par la médecine. Pour lui, une maladie a toujours un remède ou un calmant mais à ce jour, aucun médicament efficace. Les scientifiques ne font que tâtonner devant ce mal. Il ajoute : « La maladie est venue de très loin, pour ensuite faire rapidement le tour du monde. Seul Dieu a cette puissance. » Serigne Babacar Sy Mansour laisse entendre que le traitement médical n’est pas de nature à enrayer la maladie, seul Dieu détient la solution, mais il faut d’abord que tout le monde implore sérieusement Son pardon, car chacun a eu à commettre des péchés.
Devant l’ampleur de la maladie, le chef religieux a demandé à chaque Sénégalais de prendre ses responsabilités pour se protéger et protéger les siens à travers le respect strict des mesures édictées et qui sont les seules alternatives, pour le moment. Si ce n’était pas ce cas de force majeure qu’est le rappel à Dieu de Serigne Pape Malick Sy, dit-il, jamais ce rassemblement n’aurait eu lieu à Tivaouane dans ce contexte sanitaire très difficile, d’autant plus qu’il est difficile à cette occasion de respecter scrupuleusement les mesures.
Selon lui, avec les masques, tout le monde est actuellement méconnaissable, mais c’est comme si Dieu avait pris des mesures contre le bavardage à outrance dans le pays. Il s’y ajoute, dit-il, que les préceptes de l’Islam ont toujours interdit que l’homme et la femme se donnent la main, mais avec la maladie, non seulement cette interdiction est scrupuleusement respectée, mais même les hommes ne se saluent plus des mains entre eux. Mais, ajoute-t-il, ce respect ne relève pas d’une crainte de Dieu, mais de celle de la mort.
Tract