Fini, les matches à rallonge et les rebondissements des prolongations. La Fédération française de football a décidé de supprimer la prolongation à l’issue du temps réglementaire des matches de Coupe de France en cas de match nul, sauf pour la finale. Une disposition, actée lundi, qui s’appliquera dès la saison 2020-2021. « C’est une mauvaise décision », réagit sur Europe 1 mardi Guy Roux, consultant foot d’Europe 1 et coach légendaire d’Auxerres. « Ils sont de plus en plus fainéants », ajoute-t-il, en parlant des joueurs.
Le reflet d’une « tendance à diminuer les efforts dans tout »
Cette évolution, potentiellement favorable aux surprises car elle avance l’épreuve indécise des tirs au but, va dans le sens d’un allègement des cadences dans le foot pro, chère au président de la FFF Noël Le Graët. Pour Guy Roux, elle reflète surtout « la tendance à diminuer les efforts dans tout ». « On prend pour excuse que, dans les compétitions internationales, il faut que nos joueurs soient aussi frais que les autres. Par exemple, en Allemagne, ils sont seulement 18 en première division donc ils ont quatre matches de moins dans l’année », illustre le consultant.
La saison 2020-2021 s’annonce particulièrement longue pour les joueurs avec en point d’orgue l’Euro, initialement prévu en 2020 et reporté à juin-juillet 2021 en raison de la pandémie de Covid-19. Guy Roux estime donc que la suppression de la prolongation a été décidée « pour que les équipes professionnelles qui jouent la Coupe d’Europe aussi aient moins de temps de jeu dans les mois cruciaux de l’année ».
Le meilleur souvenir de prolongation de Guy Roux
Ainsi, les tirs au but détermineront directement l’issue des matches, sauf pour la finale où la prolongation de deux fois quinze minutes a été maintenue. Guy Roux se souvient d’une demi-finale à Marseille au début des années 2000 qui s’était jouée dans les prolongations. « On était à un partout et il y avait les penalties. La foule était arrivée un peu sur le terrain. On était un peu en danger physique. J’ai dit à mes joueurs qui étaient par terre ‘celui qui rate son penalty ne prend pas l’avion ce soir’. Et on a marqué les cinq penalties. Et on a gagné la Coupe derrière », raconte Guy Roux.
Autre hypothèse pouvant expliquer la suppression des prolongations selon le consultant, « le calibrage des temps de jeu dans les matchs de la télévision ». « La Coupe de France, dans les premiers tours, est télévisée partout, jusqu’à dix-quinze matchs dans le week-end », rappelle-t-il. Alors quand il y a des prolongations, « ça met tout le programme par terre », note-t-il. Une hypothèse avancée par Guy Roux mais dont il n’est pas certain, relate Europe 1.
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