Le leader du parti de l’Action pour la citoyenneté et le travail (Act) a donné sa position sur le litige foncier opposant les populations de Ndingler à l’homme d’affaires Babacar Ngom de la Sédima. En direct hier, mardi 21 juillet, sur sa page Facebook, Abdoul Mbaye a estimé que la terre doit servir à l’économie, indique Sud Quotidien. Il a toutefois précisé que non seulement, il suffit simplement d’un bail et non d’un titre foncier, mais aussi qu’il faut l’implication des populations locales, lors de la mise à disposition des terres.
Le foncier, on en parle encore donc. Abdoul Mbaye met les pieds dans le plat pour se prononcer sur le litige foncier qui oppose le Président directeur général de la Sédima, Babacar Ngom, aux populations de Ndingler pour une superficie de 225 hectares. En direct hier, mardi 21 juillet, sur sa page Facebook dans un format qu’il a nommé «discussion autour du Café», l’ancien Premier ministre a tout d’abord rappelé la position du parti concernant le littoral sénégalais. Et c’est pour dire «qu’au-delà de Dakar, il y a un problème foncier sur tout le territoire du Sénégal».
Ainsi donc, concernant cette affaire dans laquelle l’Etat est intervenu pour demander à Babacar Ngom d’arrêter les travaux sur ledit site, afin de permettre aux populations de cultiver cet hivernage, Abdoul Mbaye s’est voulu clair. «Le foncier, les terres doivent servir à l’économie, à l’agriculture. Moi je suis pour le principe qu’on donne la terre à celui qui la cultive. On ne peut pas laisser en jachère des terres des années sans culture, alors qu’on peut créer de la richesse dessus», a-t-il estimé.
Pour autant, l’ancien Premier ministre pense qu’il n’est pas question de laisser les populations à elles même. Pour lui, «il faut réfléchir aux moyens de compenser ceux qui prétendront au droit de propriété». Allant plus loin, il a posé une réflexion sur le pourquoi de la transformation du bail en titre foncier. Il pense en fait que «ce qui est anormal, pourquoi transformer une mise à disposition des sols en titre foncier ?».
En effet, il est d’avis qu’il ne faut pas embêter une société comme la Sédima, «qui fait du bon travail par ailleurs, qui veut aller au-delà pour contribuer au développement de la culture du Sénégal». Pour autant, il estime que ladite société aurait pu se contenter d’un bail et non passer à l’état de titre foncier.
Concernant d’ailleurs la mise à disposition des terres, Abdoul Mbaye pense qu’il faut «absolument associer les populations locales». «Quand je dis populations locales, ce ne sont pas seulement les conseillers municipaux ou les commissions municipales chargées des questions foncières, parce que tout se passe à ce niveau. Il faut ce qu’on appelle la démocratie directe. On appelle les jeunes, les femmes et on pose le problème selon nos traditions de “penc“», a-t-il précisé. Ce qui permettrait, à son avis, d’éviter les litiges futurs tout en sauvegardant la production.
Le président de l’Act a, par ailleurs, rappelé que le président Macky Sall avait posé les «bonnes questions en 2012», en décidant de mettre sur pied une commission en charge des questions foncières. Hélas, s’est-il désolé, tout a été abandonné pour revenir aux anciennes combines.