Le géant de la presse sénégalaise, Babacar Touré, repose pour toujours au cimetière musulman de la ville sainte de Touba, pour respecter sa dernière volonté. Mais bien avant que le cortège ne quitte Dakar pour Touba, la cérémonie de levée du corps s’est tenue ce matin à la morgue de l’hôpital Principal de Dakar.
Et le lieu était très exiguë pour contenu tout le beau monde venu rendre un dernier hommage au défunt. Il y avait une grosse foule, avec des membres de sa famille biologique, mais aussi de sa famille naturelle la presse, des diplomates, des politiques, des religieux etc. Bref des personnalités venues d’horizon divers sont venus dire adieux à Babacar Touré. Ce qui montre qu’il était «un professionnel des médias accompli, un mécène invétéré, un fidèle musulman et un talibé mouride».
Tous sont unanimes, BT, comme l’appelait affectueusement ses collègues, était un homme d’une grande générosité, une grande âme, une grande plume. Une plume qui vient de se briser. Il était aussi quelqu’un de très discret. Et cette discrétion il la ramener jusque dans sa tombe. Car, d’après les proches de la famille, parmi ses dernières volontés, il ne souhait pas que sa dépouille soit filmée et voulait qu’elle soit « hors des caméras».
Avec cette volonté que sa dépouille soit « hors des caméras », peut-être que c’est une manière que cette dernière image triste, avec un cercueil au beau milieu de la foule, ne reste pas celle qu’on retienne de lui. Il voulait que les Sénégalais gardent de lui juste cette image d’un homme simple, jovial. Ce qui est une belle leçon de vie de feu Babacar.
Ceci prouve encore sa discrétion. Car même étant en vie, il ne voulait pas être devant le flash. Pourtant, il connait beaucoup de chose. Cela amène à poser la question du pourquoi vouloir poser sa caméra, mettre un zoom sur le cercueil ?
Aidara KARARA
Tract