Dakar ou les Émirats Arabes Unis ? Les deux options restent pour l’heure ouverte pour le désormais ex-président du Mali. Renversé par l’armée, mardi dernier, Ibrahim Boubacar Keïta « IBK » pourrait en effet s’exiler au Sénégal. Cela, dans le cadre d’une solution pour sortir de l’impasse, avec l’exigence de sa libération formulée par la communauté internationale, alors qu’il est détenu au camp militaire de Kati, depuis le coup d’Etat.
En tout cas, il semble que le Président Macky Sall n’est pas opposé à son exil à Dakar, bien que l’option des Emirats rester ouverte pour l’accueillir. Il se trouve que pour que beaucoup de chefs d’État déchus du pouvoir et condamnés à l’exil, Dakar a été une destination privilégiée, mais avec des fortunes diverses.
Le dernier exilé a été le prédécesseur d’IBK, Amadou Toumani Touré, renversé par l’armée Malienne en 2012. Avant, lui Hissène Habré du Tchad est passé, tout comme Ahmadou Ahidjo du Cameroun.
Concernant le Mali, depuis la prise du pouvoir au Mali par le Conseil National de Salut du Peuple (CNSP) mardi dernier, le sort d’IBK est au cœur des tractations entre la junte et l’entourage de l’ex-chef d’État démissionnaire.
Sous la pression d’organisations internationales qui réclament sa « libération immédiate », la junte malienne étudierait les possibles pays d’accueil. Selon Africa Intelligence du 20 août, IBK, «très affaibli physiquement depuis plusieurs semaines», privilégierait les Émirats où il a déjà ses quartiers médicaux. Néanmoins, deux autres capitales ouest-africaines auraient proposé l’accueillir. Et Dakar pourrait être l’une d’elles.
Selon une source militaire malienne, jeudi soir, il y aurait déjà eu «des discussions avec le Sénégal sur son expulsion». De là à dire que les putschistes essaient de faire partir le Président déchu et lui cherchent dare-dare une terre d’exil qui pourrait bien être le pays de la Téranga, il n’y a qu’un petit pas à faire.
Aidara KARARA
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