L’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), qui statue sur les demandes d’asile en France, a retiré fin septembre le Bénin de la liste des « pays d’origine sûrs », c’est à dire respectant l’Etat de droit et les libertés fondamentales, selon un communiqué publié sur son site, parcouru par Tract.
« Le Conseil d’administration a décidé de suspendre l’inscription de la République du Bénin sur cette liste pour une durée de douze mois », à l’issue d’une séance le 29 septembre, indique l’Ofpra sur son site.
Cette décision a été motivée par la situation des libertés publiques et politiques dans ce pays, a expliqué le président du Conseil d’administration de l’Ofpra, Jean-François Monteils.
Un pays est considéré comme sûr « s’il veille au respect des principes de la liberté, de la démocratie, de l’Etat de droit, ainsi que des droits de l’homme et des libertés fondamentales », rappelle cet organe sous tutelle du ministère français de l’Intérieur. Les ressortissants de ces pays ont donc des chances réduites d’obtenir l’asile en France.
Les défenseurs des migrants réclamaient depuis des mois le retrait de pays comme le Bénin, le Sénégal (notamment pour son homophobie d’État) ou l’Albanie de cette liste ultra-sensible, qui comptait 16 pays jusqu’à présent.
En novembre dernier, l’Ofpra avait souligné que seul le cas du Bénin serait réexaminé. « Nous avons constaté lors de la séance du 29 septembre que la situation n’a pas évolué positivement au Bénin », a souligné M. Monteils.
Le taux d’éligibilité pour les Béninois arrivant en France est d’environ 25% (sur 100 demandeurs, 25 sont éligibles à l’asile), un chiffre assez élevé au regard des normes européennes, a-t-il ajouté.
Le Bénin, où une élection présidentielle est prévue au printemps 2021, est dirigé par Patrice Talon, au pouvoir depuis 2016. Ses opposants dénoncent une dérive autoritaire et une restriction des libertés, notamment de la presse.
Le Bénin est ainsi passé au 113e rang du dernier classement de Reporters Sans Frontières, perdant 17 places en 2019.
Tract (avec AFP et site OFPRA)