L’ex-chef de la rébellion et ancien Premier ministre ivoirien Guillaume Soro a appelé mercredi, depuis l’étranger, l’armée à « agir » contre le régime du président Alassane Ouattara, réélu président pour un troisième mandat controversé, dans une déclaration sur les réseaux sociaux.
« Je demande à vous soldats, sous-officiers, officiers, officiers supérieurs, officiers généraux, d’agir pour rétablir la paix et la concorde, pour redonner à notre Constitution ses lettres de noblesse » et « mettre un terme au spectre de la guerre civile », a-t-il déclaré devant un drapeau de la Côte d’Ivoire.
Guillaume Soro, dont la candidature à la présidentielle avait été invalidée, a aussi appelé « les corps constitués à désobéir aux ordres illégaux » du régime et à « rallier le Conseil national de transition » dont il se dit « membre ».
L’opposition ivoirienne a créé un « Conseil national de transition » devant former un « gouvernement de transition ».
Le gouvernement ivoirien a accusé de « sédition » les opposants dirigeant ce « Conseil national de transition » et les a fait bloquer à leurs domiciles par les forces de l’ordre, les menaçant de poursuites judiciaires.
M. Soro, ancien allié du président Ouattara devenu son adversaire, et qui vit en exil en France, a appelé « la population à se lever et à poursuivre la désobéissance civile », à laquelle avait incité l’opposition ivoirienne avant la présidentielle.
Une quarantaine de personnes ont été tuées en Côte d’Ivoire dans des violences électorales, dont une dizaine depuis le scrutin présidentiel samedi.
Dix ans après la crise post-électorale de 2020-2011 qui avait fait 3.000 morts après le refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara, la communauté internationale a appelé au « dialogue » en Côte d’Ivoire et au respect de « l’ordre constitutionnel ».