Une centaine de personnes ont été interpellées samedi dans le centre de la Côte d’Ivoire dans le cadre de l’enquête sur la mort d’un gendarme lors des troubles électoraux, selon le procureur d’Abidjan et un député.
« 98 personnes ont été interpellées » après la découverte d’un corps, qui « serait » celui d’un gendarme disparu, dans une « sépulture sommaire », entre les villages d’Abouakouassikro et de Bonzi (près de la capitale administrative Yamoussoukro), a annoncé le procureur d’Abidjan Richard Adou dans un communiqué. « 98 personnes ont été arrêtées dans la nuit de vendredi à samedi dans la ville de Bonzi et ses environs », a indiqué de son côté à l’AFP le député de Bonzi Edouard Kouamé (opposition), dénonçant une « situation de terreur ».
Le président de la promotion des instituteurs stagiaires à Bonzi, Rovia N’Goran, a annoncé l’arrestation de huit de ses collègues. « Nos collègues, au nombre de huit, ont arrêtés dans leur sommeil dans la nuit du vendredi à samedi vers 4 heures du matin » (locales et GMT), a-t-il expliqué.
Le 31 octobre, jour de l’élection présidentielle ivoirienne qui a donné lieu à des troubles meurtriers notamment dans le centre du pays favorable à l’opposition, un gendarme affecté à la sécurité du ministre du Budget avait disparu après avoir été gravement blessé par un tir à la tête dans le village de Zatta (dans la même zone près de Yamoussoukro), selon le procureur. « Le corps découvert a été dirigé sur Abidjan en vue d’une autopsie médico-légale afin de déterminer les causes de la mort », précise le procureur. « Les auditions » des personnes interpellées « permettront d’identifier les auteurs, les complices et les commanditaires de cette barbarie », assure-t-il.
Les violences politiques et entre communautés liées à l’élection présidentielle du 31 octobre ont fait au moins 85 morts et près de 500 blessés depuis août, selon un bilan officiel. La tension a cependant nettement baissé depuis une rencontre entre le président Alassane Ouattara, réélu pour un troisième mandat controversé, et le principal opposant, l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié, le 11 novembre. Le pays baoulé, dans le centre de la Côte d’Ivoire, est le fief électoral du parti de M. Bédié.
Avec médias