Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert sont jugés à partir d’aujourd’hui pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des « écoutes ».
Un ancien président, une star du barreau de Paris, un haut magistrat: Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog et Gilbert Azibert sont jugés à partir de lundi pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des « écoutes », également appelée « Bismuth ».Voici ce qui leur est reproché :
Nicolas Sarkozy, 65 ans
Il est devenu avec ce dossier le premier ancien chef d’Etat français placé en garde à vue. L’affaire trouve son origine dans des conversations téléphoniques interceptées dans le cadre de l’enquête sur des soupçons de financement libyen de sa campagne victorieuse en 2007. Ce placement sur écoute, spectaculaire pour un ex-président, a débuté en septembre 2013.
Les policiers découvrent que Nicolas Sarkozy utilise un téléphone secret, ouvert en janvier 2014 sous l’identité de « Paul Bismuth », pour communiquer avec un unique interlocuteur, son avocat Thierry Herzog. Les deux hommes s’entretiennent notamment d’une procédure devant être examinée le 11 février par la Cour de cassation, que Nicolas Sarkozy a saisie pour faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels dans l’affaire Bettencourt. Un contact de Thierry Herzog au sein de la haute juridiction, « Gilbert », plus tard identifié comme le magistrat Gilbert Azibert, revient dans une dizaine d’échanges sur environ 150 conversations en six semaines. « Il a bossé », lance Me Herzog à Nicolas Sarkozy. L’ex-président est soupçonné d’avoir promis d’aider Gilbert Azibert à obtenir un poste de prestige à Monaco, en échange d’informations sur la décision à venir de la Cour, par l’intermédiaire de son avocat.
L’ex-chef de l’Etat s’en est encore défendu vendredi sur BFMTV: « Gilbert Azibert n’a jamais eu un poste à Monaco. Le palais à Monaco a rendu public un communiqué pour dire +jamais Nicolas Sarkozy n’est intervenu+ et tous les magistrats (de la Cour de cassation, NDLR) interrogés ont dit +jamais Gilbert Azibert n’est intervenu ». Le délit de corruption peut être constitué par de simples offres ou promesses.
Thierry Herzog, 65 ans
Ami de plus de 30 ans et avocat historique de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog est un grand nom du barreau de Paris. Me Herzog a été de tous les combats judiciaires de son ami, le représentant dans le scandale Clearstream – où Nicolas Sarkozy était partie civile. Il est resté son conseil lorsque ce dernier a accédé à la présidence de la République en 2007 et a obtenu un non-lieu en sa faveur dans l’affaire Bettencourt. Le pénaliste a assis sa réputation en défendant Xavière Tiberi dans le dossier des HLM de la ville de Paris, puis Jean Tiberi dans l’affaire des faux électeurs du Ve arrondissement. Il est aussi un habitué des dossiers de grand banditisme.