Plus de 120 membres de la Chambre des représentants libyenne se sont engagés samedi au Maroc à « mettre fin aux divisions » qui minent leur pays, en commençant par réunir le Parlement élu « dès leur retour en Libye« , selon une déclaration finale.
La Chambre des représentants ne s’est pas réunie depuis deux ans, la Libye étant plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Deux autorités se disputent le pouvoir dans le pays d’Afrique du Nord: le Gouvernement d’union nationale à Tripoli (ouest), reconnu par l’ONU, et un pouvoir incarné par le maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l’Est soutenu par une partie du Parlement élu, lui même profondément divisé.
Un accord de cessez-le-feu permanent a été signé fin octobre entre les deux parties. A l’issue de cinq jours de concertations à Tanger, dans le nord du Maroc, 123 députés de la Chambre des représentants (sur un total de quelque 180 membres) se sont engagés à mettre fin aux « discours de haine » et « aux divisions » qui minent « l’ensemble des institutions » libyennes.
Ils s’engagent à organiser des « élections législatives et à terminer la phase de transition le plus rapidement possible », tandis qu’une session réunissant l’ensemble des membres de la Chambre des représentants doit être organisée « dès leur retour » en Libye.
La rencontre aura lieu à Ghadamès (sud-ouest), à l’intersection des frontières avec l’Algérie et la Tunisie. Cette ville est considérée comme préservée de l’influence des cercles de pouvoir des deux provinces historiques, la Tripolitaine dans l’Ouest et la Cyrénaïque dans l’Est.
« Avoir 123 députés à la même table est en soi une réussite », s’est félicité le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita. « La Libye a besoin d’une Chambre des représentants qui joue son rôle (…)
La prochaine réunion en Libye aura un grand impact sur le dialogue politique », a-t-il dit. Les pourparlers entre députés interviennent au moment où se multiplient les médiations pour sortir de l’impasse le pays qui dispose des réserves de pétrole les plus abondantes d’Afrique.
Mi-novembre à Tunis, un Forum de dialogue politique organisé sous l’égide des Nations unies avait permis de trouver un accord sur des élections le 24 décembre 2021, mais pas sur les noms des futurs dirigeants de la transition.
D’après Afp