Deux autres pères, dont les enfants sont revenus vivants d’une tentative de traversée, étaient jugés à ses côtés, tous trois pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « complicité de trafic de migrants », selon l’avocat, qui les défend également.
Des peines de deux ans de prison ferme ont été requises mardi au Sénégal à l’encontre de trois hommes accusés d’avoir fait embarquer leurs fils dans une pirogue en partance pour l’Europe, dont un est mort en mer, a-t-on appris auprès de leur avocat.
Le sort de « Doudou », le surnom du jeune de 15 ans qui avait embarqué mi-octobre, a particulièrement retenu l’attention au moment où l’émigration clandestine et les pertes humaines qu’elle cause suscitent un vif émoi au Sénégal. Son père avait remis 250.000 francs CFA (environ 380 euros) à un passeur qui devait l’emmener clandestinement en Espagne, d’où un autre correspondant devait l’acheminer en Italie pour qu’il s’y inscrive dans un centre de formation pour footballeurs, avait affirmé à l’AFP une source proche du dossier. Mais l’adolescent est mort pendant la traversée « après avoir eu des problèmes pour manger », avait précisé cette source. Selon la presse locale, son corps a été jeté en mer.
Son père, arrêté début novembre par la gendarmerie, a comparu mardi devant le tribunal de grande instance de Mbour, à environ à 80 km au sud-est de Dakar, a indiqué son avocat, Adoulaye Tall. Deux autres pères, dont les enfants sont revenus vivants d’une tentative de traversée, étaient jugés à ses côtés, tous trois pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « complicité de trafic de migrants », selon l’avocat, qui les défend également.
Le parquet a requis contre eux la même peine, deux ans de prison ferme, et le jugement a été mis en délibéré au 8 décembre, selon l’avocat, qui a plaidé la relaxe. « Le procureur est dans son rôle. Il est dans une dynamique de dissuasion » de l’émigration clandestine, mais « j’ai bon espoir qu’ils seront libres le 8 décembre », a déclaré Me Tall.
D’après AFP