Diary Sow : « Disparaitre volontairement n’est pas un délit » (Police française)

Alors que toute la République du Sénégal et l’État français sont mobilisés pour la retrouver, il se trouve que la « crack » Diary Sow a fugué : elle a décidé délibérément de s’éclipser pour des raisons non encore connues du grand public. La Mbouroise n’a pas donné de nouvelles d’elle depuis le 4 janvier dernier. Alerté par son école, le Lycée Louis Le Grand, le Consulat du Sénégal à Paris a signalé sa disparition à la police du 13e arrondissement. Une enquête pour disparition inquiétante est alors ouverte et confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).

De fil en aiguille, le dossier est devenu une affaire d’État en raison du statut de la « disparue ». Un travail de fourmi permettra aux policiers français de passer de disparition inquiétante à absence inquiétante. L’analyse de sa chambre a montré qu’elle a pu partir avec quelques effets personnels. « Si une personne a quitté son domicile avec un sac à dos, des moyens de paiement et quelques vêtements, cela a tendance à rassurer les enquêteurs », appuie le commissaire divisionnaire Bernard Valéry.
Selon des informations de Jeune Afrique, la jeune femme aurait fait des recherches sur Internet sur la légalité d’une disparition volontaire. De même, quelques-uns de ses camarades de classe ont confié aux enquêteurs que Diary les avait mis dans la confidence de son intention de ne pas revenir à l’école, à la rentrée. Autant d’éléments qui confortent les policiers dans la thèse de la fugue. Les efforts de la police pour lui parler semblent pour l’heure vains. L’étudiante sénégalaise refuse de répondre aux appels téléphoniques. Mais le fait que son téléphone soit toujours actif a dû faciliter sa localisation, par ricochet permettre aux policiers d’avoir des informations sur sa sécurité.
Aux dernières nouvelles, elle a fait parvenir un message à la police pour rassurer sur son état. D’après M6infos, l’étudiante sénégalaise a dit aux enquêteurs de la PJ qu’elle a fait le choix de partir et qu’elle allait bien. De toute façon, même si elle ne l’avait pas fait, rien ne l’obligeait à sortir de son « trou » comme certains croient pouvoir l’y obliger.
Dans un entretien avec Le Parisien du 16 janvier, le commissaire divisionnaire Bernard Valéry rappelle que « disparaître ne constitue pas un délit ». « Le service de police ou de gendarmerie, lorsqu’ils le retrouve (le disparu), s’assurent que la personne est en sécurité et lui proposent de la mettre en relation avec ses proches. Mais si elle refuse, l’enquête s’arrête là. La famille est seulement informée que son proche est vivant mais ne recevra aucune indication permettant de le localiser », renseigne le commissaire Valéry, par ailleurs vice-présidence de l’ARPD (Aide et recherche des personnes disparues). Dans le cas de Diary Sow, sa famille a été avisée des conclusions de l’enquête.
Depuis, ses proches qui sont au Sénégal se sont « bunkerisés », refusant systématiquement de répondre à la presse.
Diary Sow n’est pas un cas isolé en France. « Chaque année, environ 50 000 mineurs sont portés disparus pendant quelques jours, quelques semaines ou plus. Quant aux majeurs, le nombre de disparitions inquiétantes est estimé à 18 000 par an. Il faut ajouter à cela entre 4 000 et 5 000 disparitions considérées comme non inquiétantes à l’origine. En moyenne, 200 personnes, majeurs et mineurs confondus, disparaissent chaque jour en France », révèle le commissaire de Police qui distingue 7 types de disparition. Dans 24% des cas, l’escapade amoureuse est indexée alors que 21% concernent les conflits familiaux. Ensuite viennent les problèmes scolaires et les mauvaises fréquentations qui sont à l’origine de 18% des cas de disparitions recensés chaque année. Le désir d’émancipation représente 8% dez cas.

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