(Tract)- « Le Conseiller en communication du ministre de l’Intérieur, Maham Ka, m’a informé ce mercredi, à travers un groupe WhatsApp, que leurs services ont établi que certaines entreprises de presse ou, selon les termes qu’il a utilisés, ‘des patrons de presse’, délivrent des cartes de presse de complaisance à leurs amis et autres », a alerté Mamoudou Ibra Kane. Le patron du Conseil des Diffuseurs et Éditeurs de Presse du Sénégal (Cdeps) fait part des menaces qui pèsent sur les médias
Catastrophe pour tous les médias…
« Il a brandi la menace que les cartes de presse pourraient ne plus être des laissez-passer pour les travailleurs des médias et que le ministre de l’Intérieur rétablirait les autorisations de circuler pour la presse. J’avais déjà d’autres informations que certaines télévisions octroyaient des cartes de presse à leurs invités des émissions nocturnes. Le rétablissement des autorisations spéciales de circuler et l’annulation des cartes de presse serait une véritable catastrophe pour tous les médias. Toute la presse en serait terriblement affectée : rédactions, techniciens des télés et radios, imprimeries, chauffeurs, distributions de la presse quotidienne… », révèle-t-il.
Irresponsabilité…
C’est dire, d’après M. Kane « l’irresponsabilité criminelle de délivrer des cartes de presse de complaisance à des personnes extérieures aux entreprises de presse, quelles que soient les motivations. Dès l’annonce de l’état d’urgence, le CDEPS avait fait un communiqué pour demander au ministre de l’Intérieur d’autoriser les cartes de presse comme laissez-passer pour les travailleurs des médias. Le ministre avait ensuite reçu les acteurs des médias : CDEPS, SYNPICS, APPEL… La volonté du ministre était d’instituer un système d’autorisations spéciales pour la presse ».
Situation très précaire…
« En définitive, il n’y a pas eu de décision sur la question, même si le ministre a téléphoné lors de nos deux séances à ses services pour autoriser les cartes de presse lors des deux-trois premiers jours du couvre-feu. Cette situation a ensuite perduré. Pour autant, jusqu’à présent, il n’y a aucun arrêté du ministre de l’Intérieur sur les cartes de presse ou toute décision administrative. Cette situation est déjà très précaire et le non-respect de l’accord moral peut déboucher sur l’annulation des cartes de presse comme laissez-passer », regrette Mamoudou Ibra Kane.
Lors du premier état d’urgence…
Non sans préciser que « pour le premier état d’urgence au mois de mars 2020, l’ancien ministre de l’Intérieur avait institué un système d’autorisations spéciales de circuler avec des conditionnalités. En plus, il a fallu l’intervention du président de la République, le 27 mars 2020, qui a appelé au téléphone Aly Ngouille Ndiaye pour lui demander d’augmenter le nombre d’autorisations spéciales, porté alors à mille cinq cent (1500). Le CDEPS a été alors obligé de rationner les autorisations spéciales pour la presse sénégalaise et étrangère. Personne n’était satisfait parce que les besoins se chiffraient au moins au triple ».
Appel aux responsables des entreprises de presse…
« Voilà ce que nous risquons de perdre avec de tels agissements irresponsables », en appelle-t-il « urgemment » aux responsables des entreprises de presse « de retirer toutes les cartes de presse délivrée de manière complaisante et illégale ; de demander à tous les travailleurs des entreprises de presse de n’utiliser les cartes professionnelles strictement que pour les besoins de services ».
« J’attire l’attention… »
« J’ai demandé à M. Maham Ka de nous octroyer une période de probation à l’issue de laquelle le ministre de l’Intérieur pourrait prendre la décision ou non de nous laisser nos cartes de presse pour circuler. J’attire l’attention des entreprises de presse que des sanctions administratives et pénales seraient encourues en cas de fraude constatée », prévient Mamoudou Ibra Kane.
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