L’entreprise avait annulé l’entretien de Farah Allajeh. Condamnée pour discrimination, elle devra verser 3 822 euros à la jeune femme.
Son entretien d’embauche a rapidement tourné court. Farah Allajeh, une femme musulmane de 24 ans, postulait à un emploi d’interprète à Uppsala, dans l’est de la Suède. Mais, à son arrivée, elle avait refusé de serrer la main du responsable de l’entreprise. Un choix fait par conviction religieuse. À la place, elle avait posé la main sur le cœur, précise la BBC. L’employeur avait alors décidé d’annuler l’entretien.
Mercredi, un tribunal suédois a condamné l’entreprise pour discrimination. Elle devra verser 3 822 euros à Farah Allajeh. « L’argent n’a jamais été important. Cela n’a aucune importance. Mais j’avais raison, c’est ça l’important pour moi. J’espère ainsi donner de l’espoir aux autres musulmans qui connaissent la même situation et estiment qu’il est inutile de continuer », a-t-elle expliqué à la télévision publique suédoise SVT.
Une décision inverse en France
Le tribunal a reconnu le caractère exceptionnel de ce dossier, le premier concernant une poignée de main que des juges ont été amenés à traiter. L’entreprise s’est défendue en mettant en avant sa volonté de traiter de façon égale femmes et hommes. Les salutations seulement basées sur la religion et qui établissent une distinction entre les sexes seraient offensantes. Elles pourraient même mener à des conflits sur le lieu de travail. Un argument que les juges ont dit comprendre dans leurs conclusions, mais jugé trop restrictif s’il se limite à une poignée de main. Par ailleurs, les prudhommes ont estimé que son refus de serrer la main pour des raisons religieuses était protégé par la Convention européenne des droits humains et que la politique de l’entreprise concernant les salutations d’usage était préjudiciable aux musulmans.
En France, en avril dernier, le Conseil d’État a validé le rejet de la naturalisation d’une Algérienne qui avait refusé de serrer la main à un représentant de la préfecture.