Nous nous sommes réveillés ce dimanche 14 mars tristes, bien tristes. Tétanisés. C’est tout le Sénégal qui est bouleversé et qui titube en se réveillant ! Avec Ndiaga Mbaye et Thione Seck, notre pays perd ses deux plus grands poètes chansonniers. Ils furent d’immenses paroliers.
Ndiaga Mbaye et Thione Seck étaient de purs poètes, comme on aime les écouter et faire de leurs chants et mélodies des portes vers le soleil et l’amour.
Ce qui pousse le cœur à jouir et l’âme a s’apaiser, ne peut que participer du meilleur du divin. Thione Seck nous a toujours installés dans cette osmose avec l’amour et la tendresse.
Paroles et mélodies : Thione Seck en était le maître ! Un parolier hors piste. C’était cela sa marque.
Il émouvait. Il enchantait. Il métamorphosait. Il faisait de nous des mutants de l’amour.
Sa voix rendait amoureux. Il m’a très tôt beaucoup touché au cœur comme jeune poète dans mes années universitaires. Il m’inspirait.
Que peut-on dire ou faire devant une telle perte ? Prier. Se taire. Méditer. Rebrousser chemin vers le bien.
À tous les artistes de mon pays, des plus inspirés et des plus légendaires aux moins connus, je dis : continuez à créer, à respirer. Ni le génie encore moins le talent, n’y suffisent. Travail, travail, persévérance, humilité et longue patience. Voilà le chemin des roses.
Au monde de la musique et de la chanson, je dis : devenez un patrimoine comme Thione Seck, pour ne s’arrêter qu’à lui en pensant aussi aux autres distingués élus de la scène musicale sénégalaise pour ne citer que les anciens : Ouza, Youssou Ndour, Souleymane Faye, Ismaïl Lo, Baba Maal, Omar Père, Idrissa Diop, Cheihk Ndiguël Lo, et d’autres et d’autres.
À tous, prenez le temps de vous accomplir. Croyez en vous. D’abord. Avant tout.
Ce que vous portez doit être unique et porteur d’universel.
Ce pays doit beaucoup, beaucoup à ses artistes et créateurs. Ils en sont le cœur le plus vaste, le plus vaillant. Le plus généreux.
Un musée de l’hommage et du souvenir devrait être créé pour y installer toutes nos grandes figures culturelles et artistiques disparues ou vivantes : musique, chant, danse, théâtre, littérature, cinéma, architecture, lutte, etc, etc.
Thione nous manquera. Il nous manque déjà. Nos condoléances à son fils, le jeune Waly Seck, idole des jeunes. A chacun son époque. Mais ce papa est inégalable. Porter son sang est une lourde mission. De son vivant, vous avez grandi votre père. Prolongez encore sa vie et son nom à travers votre vie.
La voix de Thione était unique. Dieu a de quoi être Heureux et « personne »n’accueillera Thione à Sa Place. C’était un croyant. Dieu l’aimait.
Continuons à vivre pour les morts. Prions. Souvenons-nous toujours d’eux.
Ce temps du monde est cruel. Mais la mort dort toujours avec nous, jusqu’à ce qu’elle se réveille un jour, avant nous.
Ce dimanche 14 mars est bien, bien lourd. Il est temps de se donner la main. Oeuvrons pour la paix et le pardon.