[Tract] – L’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, inculpé pour corruption et placé sous contrôle judiciaire, a menacé jeudi par la voix de son avocat de « briser le silence », un grand déballage qui « changerait beaucoup de choses ».
Avec Afp
Un juge d’instruction a inculpé et placé sous contrôle judiciaire le 12 mars M. Ould Abdel Aziz, ainsi qu’un de ses gendres, deux anciens Premiers ministres et plusieurs ex-ministres et hommes d’affaires. L’ex-président doit désormais se présenter à la police trois fois par semaine et demander l’autorisation du juge pour quitter Nouakchott, la capitale.
« Si la supercherie actuelle continue, je suis sûr que mon client brisera le silence, malgré son attachement à la Constitution et à son article 93, qui le mettent à l’abri de toute action judiciaire devant les tribunaux ordinaires », a déclaré lors d’une conférence de presse l’un de ses avocats, Mohameden Ould Icheddou. « Je suis sûr également que s’il parle, ses propos feront du remue-ménage dans le pays et auront pour conséquences de changer beaucoup de choses », a-t-il ajouté, sans préciser la nature des révélations qu’il pourrait faire ni à qui elles pourraient nuire. L’avocat a aussi indiqué avoir introduit un recours contre l’inculpation et le placement sous contrôle judiciaire de l’ex-président.
Après plus de dix ans au pouvoir entre 2008 et 2019, cette inculpation représente une nouvelle étape de sa mise à l’écart sous son successeur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, son ancien chef de cabinet et ministre, dont il avait pourtant préparé l’accession à la présidence. M. Ould Abdel Aziz crie au « règlement de comptes ». Son successeur a constamment invoqué l’indépendance de la justice.