[Tract] – Bonjour Madame Caroline Meva. Nous sommes honorés par votre disponibilité. Veuillez vous présenter.
Bonjour. Je vais bien. Merci. Je suis une retraitée de la fonction publique camerounaise. Passionnée de littérature et de philosophie, j’ai publié le roman Les exilés de Douma (3 tomes: 2006, 2007, 2014). Et Les supplices de la chair en 2019.
Vous êtes romancière, quelles sont les principales difficultés auxquelles vous faites face dans l’exercice de votre métier ?
Les difficultés rencontrées sont de divers types, mais les plus marquantes sont :
* trouver une maison d’édition qui m’offre des conditions optimales pour la parution de mon ouvrage ;
* faire la promotion de mon œuvre, afin de la faire connaître du grand public, en sollicitant les canaux d’informations tels que les médias, les sites Internet, etc…, ce qui n’est pas facile en termes de temps et de disponibilités matérielles ;
* maîtriser les circuits de distribution, afin de permettre un accès facile de mon œuvre aux éventuels acquéreurs au Cameroun et partout dans le monde entier.
Comment se porte la littérature camerounaise ? Peut-on en vivre dans un contexte oú la covid-19 « règne » ?
– Comment se porte la littérature camerounaise ?
Je dirais que la littérature camerounaise me semble avancer à petits pas. Le nombre de productions littéraires et celui des écrivains s’accroît sans conteste, mais l’on constate un certain déficit dans la publicité et le markéting autour du domaine du livre. En plus de cela, on constate une certaine léthargie du côté des institutions publiques chargées de la promotion du livre, notamment le Ministère de l’Information et de la Culture. Résultat des courses, les écrivains camerounais sont contraints de s’organiser à la limite de leurs moyens personnels, souvent modestes, pour faire connaître leurs œuvres au Cameroun, comme à l’étranger.
– Peut-on en vivre dans le contexte de la covid-19 ?
Déjà en période sans covid-19, il était difficile, pour un écrivain dont l’œuvre est éditée et distribuée au Cameroun d’en vivre. Ceux des écrivains qui réussissent à vivre du produit de leurs œuvres sont ceux qui se font connaître hors du pays, généralement au travers d’un prix littéraire, souvent attribué dans des pays étrangers. La raison en est simple : les camerounais ne lisent pas ; ils n’ont pas la culture du livre, laquelle s’inculque dès la prime enfance, et s’encre ensuite dans les mœurs au fil du temps. L’on pourrait créer des bibliothèques communales dans les établissements scolaires, afin d’éveiller l’intérêt des camerounais à la lecture. Dans les programmes scolaires, l’on pourrait introduire une rubrique intitulée : « compte-rendu de lecture d’une œuvre, au choix ». Par ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles les camerounais n’achètent pas les livres, c’est leur prix rédhibitoire, qui n’est pas à la portée de la bourse du citoyen moyen. Le Gouvernement pourrait envisager de subventionner le secteur du livre ou de faire des concessions en vue de la baisse de la fiscalité sur l’édition, la distribution ou les taxes d’importation des livres.
En période de covid-19, il est plus difficile encore pour un écrivain, de vivre du produit de ses parutions ; toutes les activités, les services, les entreprises sont frappés de plein fouet, désorganisés par les restrictions qu’impose la lutte contre cette terrible pandémie, et le secteur de la culture, notamment du livre, ne fait pas exception.
Quel est votre but chaque fois que vous publiez une œuvre ?
Dans mes œuvres, je traite des problèmes de société tels que la tradition, les us et coutumes, la pauvreté, le sous-développement, etc. Mon souhait est donc que mes œuvres soient lues par le plus grand nombre de personnes à travers le monde, et que le message qui y est contenu passe.
Votre dernière œuvre est Les supplices de la chair. De quoi est-il question dans ce fait littéraire au titre évocateur ?
– Dans Les supplices de la chair, j’évoque un certain nombre de problèmes, notamment la prostitution, le thème majeur dont la principale cause est la pauvreté, la polygamie, le viol et autres violences, le blanchiment artificiel de la peau, etc … La leçon que l’on peut tirer ici est un message d’espoir à l’endroit de ceux qui sont en proie à des difficultés dans leur vie : le malheur n’est pas une fatalité irrémédiable ; on peut en sortir par son courage, sa volonté, sa détermination, son travail ; à l’exemple de Mabelle, l’héroïne du roman, qui a exercé le plus vieux du monde pendant des décennies, mais qui à la fin a réussi à s’extirper du cerce vicieux de la prostitution, et est devenue une femme d’affaire, une femme politique prospère, digne de respect et d’admiration.
Le nouveau « slogan » à la mode, en contexte camerounais en ce moment, est la dépravation des mœurs en milieu scolaire à travers la précocité dans les pratiques sexuelles. Avez-vous des projets d’écriture allant dans ce sens ?
– Oui, j’y songe sérieusement ; c’est un sujet d’actualité intéressant qui m’interpelle, car il fait partie de mes thèmes de prédilection. Je le verrais bien comme la suite logique de Les supplices de la chair, un autre sujet sur les mœurs.
Où trouve-t-on votre roman Les supplices de la chair, et à quel prix ?
– Mon dernier roman, Les supplices de la chair est proposé sur le site de vente en ligne : Amazon.fr ou Amazon.com.
– Au Cameroun, le prix a été réduit de moitié pour faciliter son acquisition. Pour tout renseignement, bien vouloir prendre contact aux coordonnées ci-dessous :
-Kalara Agency ; Email : kalaraagency@gmail.com
Caroline Meva, merci pour votre disponibilité.
C’est moi qui vous remercie.
Par Baltazar Atangana Noah