Tract- Comme pratiquement chaque année, le débat est vif dans les pays musulmans du continent à propos de la fin du ramadan. Exemple, au Sénégal : « C’est devenu une rengaine ! », s’exclame WalfQuotidien. « À chaque année, son lot de divergences à propos de l’observation de la lune. De quoi faire désespérer les croyants qui ne sont plus à l’affût de la Commission nationale du croissant lunaire pour marquer le début ou la fin du jeûne au Sénégal. (…) Chaque groupe, selon son appartenance confrérique ou secte, a choisi de jeûner ou de s’abstenir. Probablement, la fête devrait se dérouler demain jeudi ou après-demain vendredi. D’ores et déjà, ça sent la division ! »
Au Burkina Faso, l’Aïd aura lieu demain jeudi et là aussi, certains grincent des dents, comme le constate le site d’information WakatSéra : « Alors que tous espéraient l’apparition du croissant lunaire qui conditionne la fin du jeûne, pour hier mardi, la déclaration du comité ad hoc mis en place par la Fédération des associations islamiques du Burkina est tombée comme une douche froide. Les musulmans ne fêteront pas l’Aïd ce mercredi, et, constate encore WakatSéra, les Burkinabè n’auront pas ce jour chômé et payé, qu’ils auraient ajouté à celui de jeudi, marquant l’Ascension du Seigneur Jésus-Christ, chez les chrétiens. »
Ledjely en Guinée tente de faire le point pour l’Afrique de l’Ouest : « Pour le Mali, le Niger et la Côte d’Ivoire, c’est ce mercredi que la communauté musulmane célèbre la fin du mois de jeûne et de pénitence. Dans les trois pays, les autorités religieuses respectives invoquent l’observation du croissant lunaire pour inviter leurs coreligionnaires à fêter l’Aïd el Fitr. Et on peut même s’attendre à ce qu’une partie des musulmans sénégalais, eux aussi, célèbrent la fête ce même mercredi », pointe Ledjely, contredisant quelque peu les affirmations de WalfQuotidien…
« Pour le reste des pays de l’Ouest-africain notamment, à l’instar de l’Arabie Saoudite et de la France, poursuit le site guinéen, la fête, ce sera pour demain jeudi. Ce sera en particulier le cas en Guinée. Une situation plutôt incompréhensible, pointe Ledjely. En effet, pourquoi une telle dissonance dans un espace géographique se situant pratiquement sur le même fuseau horaire ? »
En tout cas, pour cette rupture du jeûne, la Korité, comme on l’appelle au Sénégal, les préparatifs vont bon train. Et on revient à WalfQuotidien qui note une « grande effervescence au marché des Hlm » à Dakar. « Les vendeurs de tissus et autres habits prêt-à-porter rivalisent d’ardeur devant un parterre de clients. Le tout dans une ambiance bon enfant. » Et cette année, remarque encore le quotidien dakarois, « pour être à la page, il faudra mettre du vert en référence à la couleur du drapeau du Sénégal. Ou encore celle de l’Islam. Comme une symphonie, beaucoup de Sénégalais ont adopté le vert mentholé pour les besoins de l’Aïd Al-Fitr. »
Enfin, ambiance tendue en Algérie pour cette rupture du jeûne… En effet, pointe Jeune Afrique, « chute des recettes pétrolières, chômage, inflation, baisse du pouvoir d’achat… La colère gronde au sein de la population, qui multiplie les appels à la grève et les manifestations à l’encontre du gouvernement. » Et « à ce tableau économique assez sombre s’ajoutent des arrestations massives au sein des activistes du Hirak et ceux du web. »
Exemple à Oran, relève Le Monde Afrique, « la répression se durcit contre les militants du Hirak. Depuis le retour des manifestations antirégime, le 22 février, les forces de sécurité de la ville sont sur le qui-vive. » Il faut dire, précise le journal et indique Rfi, que « le calendrier électoral contribue à la fébrilité du pouvoir. Les élections législatives prévues pour le 12 juin sont rejetées par les protestataires et déjà boycottées par plusieurs partis d’opposition. À mesure que l’échéance approche, le tour de vis sécuritaire se fait ressentir jusqu’à Alger, avec l’interdiction des deux dernières marches étudiantes du mardi. »
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