Alexandre Mars, PDG de Epic Foundation et auteur du livre « Ose ! Tout le monde peut devenir entrepreneur », nous a donné cinq conseils pour réussir en montant son entreprise.
1. Valoriser l’échec
Une phrase clé pour les entrepreneurs, c’est : « Je ne perds jamais : soit je gagne, soit j’apprends. » C’est une citation tellement vraie de Nelson Mandela. Il faut toujours se dire que l’échec fait partie de cette vie. Un des meilleurs exemples pour moi, c’est Walt Disney. Dans les années 20, il a été viré de son entreprise parce qu’il n’était pas assez imaginatif. Il a monté une autre boîte, ça a de nouveau été un échec. Il a fini par devoir manger des croquettes pour chiens. Pourquoi ? Parce que les gens disaient que l’idée de la souris ne fonctionnerait jamais. On connaît la suite. Dans quasiment toutes mes entreprises, j’étais pas loin d’échouer. Mais j’ai su pivoter. Quand j’ai lancé mon agence Web, je pensais évidemment que des gens allaient m’appeler. Eh bien personne ne m’appelait. Dans ces moments-là, si vous n’êtes pas capable de pivoter, de vous poser les bonnes questions, c’est sûr que votre entreprise va péricliter. Alors vous commencez à appeler des gens, qui vous demandent qui vous êtes. Et vous apprenez. Il y a beaucoup de gens qui ne vous parlent pas, qui vous raccrochent au nez. Et vous apprenez, vous apprenez que dans une société de service, la seule manière de réussir, c’est d’avoir des clients. Et pour avoir des clients, je vous assure que ce n’est pas eux qui viennent vous voir, il faut aller les chercher. Quand on apprend ça à 20 ans, on est vacciné pour le reste de sa vie.
2. Ne pas attendre l’idée du siècle
Tous les jours, j’ai des gens qui viennent me voir en disant : « Je vais me lancer dès que j’ai l’idée. » Je peux vous assurer que dans quelques mois, dans quelques années, ils ne se seront toujours pas lancés. Parce que l’idée est terriblement difficile à avoir, les entrepreneurs ne sont pas forcément des inventeurs. Il est très important de préciser qu’une majorité des entrepreneurs n’ont rien inventé. Vous avez Elon Musk, James Dyson, mais ils sont rares, une petite poignée par génération. La majorité des entrepreneurs sont simplement des entrepreneurs et c’est déjà pas mal. L’idée, c’est une chose, mais savoir la déployer, la mettre en œuvre, c’est tout aussi important. Ma première entreprise, j’organisais des concerts. Il n’y a rien d’innovant dans l’organisation de concerts, mais je l’ai fait à ma sauce : des concerts un peu plus grands, avec des groupes un peu plus connus. C’est ça, entreprendre. Surtout ne pas attendre que l’idée arrive, parce que ça prend du temps. Et aussi, c’est pas grave si elle existe déjà. C’est beaucoup mieux de se lancer sur un marché où il y a déjà des acteurs que s’il n’y a personne. Parce que s’il n’y a personne, peut-être qu’il n’y a pas de marché.
3. Avoir le sens du timing
Un entrepreneur, c’est une éponge : on observe, on écoute, on analyse. Et en faisant ça, on arrive à comprendre les signaux faibles. Qu’est-ce qu’un signal faible ? C’est un indicateur quasiment invisible qui va annoncer des grandes tendances. Quand j’ai monté mon agence mobile, elle était dans un timing parfait. La plupart des gens rigolaient quand j’allais voir des clients potentiels en leur disant : « Bientôt, la première chose que vous regarderez le matin, ce ne sera plus votre femme, ce ne sera plus votre mari, ce sera votre téléphone portable. » Aujourd’hui, je vous pose la question : qu’est-ce que vous avez fait ce matin en vous levant ?
« Si votre vision du succès est une vision d’argent, elle sera vide ou inachevée. »
4. Travailler d’arrache-pied
Si on me demande « Quelle est la raison de votre succès entrepreneurial ? », un mot : travail. Il faut juste travailler plus que les autres. Il y a d’ailleurs une théorie là-dessus, la théorie des 10 000 heures, popularisée par Malcolm Gladwell. Elle dit la chose suivante : dans n’importe quelle industrie, les gens qui ont réussi de manière exceptionnelle sont des gens qui ont travaillé plus de 10 000 heures. Évidemment, quand vous travaillez 10 000 heures, il y a des choses que vous êtes obligé d’arrêter de faire. C’est une réalité, il va donc falloir l’assumer et faire des choix. Et en effet, moi, j’ai pris un petit peu sur mon temps de sommeil. Je ne dormais pas beaucoup, j’ai commencé à dormir encore moins.
5. Ne pas perdre de vue la mission
La mission, vous, spectateur de Brut, vous la connaissez mieux que quiconque. Ce qu’on voit au quotidien ne nous convient pas. On veut avoir un impact positif sur la société, sur le monde. Et pour ça, l’entrepreneuriat peut être une très bonne clé. Et ce qui est intéressant, en tant que futur entrepreneur ou entrepreneure, c’est que vos clients vont de plus en plus être dans cette demande, dans cette volonté. On prend un exemple : quand Nicolas Chabanne veut changer le monde de l’agro-alimentaire, il entreprend. Il crée C’est qui le patron ?! Quelques années après le lancement, c’est la première marque de lait vendue en France : plus de 130 millions de litres vendus. Ça a répondu à la mission. Si votre vision du succès est une vision d’argent, elle sera vide ou inachevée. C’est sûr. Aujourd’hui, la réussite, ce n’est plus uniquement un nombre de zéro sur un compte en banque, c’est bien plus que ça.
Alexandre Mars est membre du conseil d’administration de Brut.