SENtract, avec Dakar Matin – Pour un changement de stratégie, le laboratoire de produits pharmaceutiques, Sanofi, licencie 240 personnes au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun dont 80 agents au Sénégal. Le collège des délégués du personnel réclame 36 mois de salaire pour tout le personnel concerné par la mesure.
Au moins 36 mois de salaire, un an d’assurance, et un mois et demi d’ancienneté par année. C’est ce que réclame l’ensemble du personnel à Sanofi, laboratoire de produits pharmaceutiques, qui a procédé à la suppression de 240 postes au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Cameroun. Ici, 80 personnes sont concernées par la mesure. «Le mieux c’est de payer correctement les gens mais là ils ont proposé un paiement à 15 mois de salaire.
Le collège des délégués du personnel s’est réuni pour fustiger cela et refuser cette proposition. Les années précédentes notamment en 2017, il y a eu des départs mais le minimum qui a été payé pour ces gens qui étaient partis était à l’ordre de 24 mois de salaire, plus d’autres indemnités», a expliqué, hier, par téléphone, Dr Al Hassane Ahmed Dathe, Secrétaire général du Syndicat des délégués médicaux du Sénégal (Sydems).
Par ailleurs, il déclare que les travailleurs vont se battre pour empêcher, dit-il, cette proposition de Sanofi qui n’est pas du «tout décente». Selon lui, leur combat va se faire à travers un plan d’action graduelle. En effet, ils prévoient un point de presse après les discussions prévues mercredi s’il n’y a pas de terrain d’entente. Ils n’excluent pas aussi d’aller dans le sens de demander la suspension des autorisations de mise sur le marché des différents produits de Sanofi qui sont actuellement commercialisés au Sénégal. Dr Al Hassane Ahmed Dathe annonce également la saisine des autorités sénégalaises notamment le président de la République, Macky Sall, qui avait initié cette mesure qui consiste à maintenir les emplois en cette période de pandémie à Covid-19. «Parce qu’autant nous pouvons comprendre que l’entreprise ait des problèmes financiers pour ne pas payer ce qu’elle doit payer normalement, autant on ne peut pas comprendre qu’une entreprise, qui a une bonne santé financière, ne veut pas respecter les droits du personnel», se défend le syndicaliste.
En outre, il estime qu’avec ces licenciements, «il y aura des désastres sur le plan social, il y aura des divorces, des gens qui ne vont plus tenir le coup. Pour résumer, il y aura des conséquences sociales, psychologiques, pathologiques et économiques». Il ajoute que cette décision de la firme internationale sera à l’origine du rallongement de la liste des chômeurs au Sénégal. Il rappelle aussi que «Sanofi a été très claire que ce licenciement n’est pas dû à un problème de croissance. Parce que malgré la crise sanitaire que nous avons traversée ces deux dernières années, Sanofi a pu retrouver une croissance à deux chiffres. Donc ce qui veut dire qu’ils n’ont pas de problème à ce niveau. Ils ont dit qu’ils veulent changer de stratégie raison pour laquelle ils veulent faire ce licenciement collectif là».
Pour l’instant, la Direction générale de Sanofi, basée à Abidjan, n’a pas réagi à cette mesure.
Par Mamadou SAKINE
Sentract