SENtract – L’ancien ministron de Wade et actuel soutien de Macky, Serigne Mbacké Ndiaye,est catégorique : «La première leçon que je tire de ces élections territoriales, est que c’est la majorité présidentielle qui scie la branche sur laquelle elle est assise.»
En effet, rappelle-t-il, c’est à l’occasion du Dialogue politique initié par le président Macky Sall qu’il a été décidé d’élire les maires au suffrage universel direct. «J’avais dit, en son temps, au sein de notre délégation de la majorité comme en plénière, que je votais ce texte par discipline de groupe, mais que je n’étais pas d’accord. La commission cellulaire, la majorité, l’opposition et les non-alignés étaient tous présents», a soutenu l’homme politique.
En défendant cette position, Serigne Mbacké Ndiaye dit prendre en compte deux aspects. «Une telle décision écartait de fait des compétences qui pouvaient servir nos collectivités, étant entendu que le candidat, sauf dans les villes comme Dakar, gagne pour être maire et s’il perd, il n’est même pas conseiller municipal», avance-t-il.
A titre d’exemple, il cite : «J’estime que Mary Teuw Niane à sa place dans le Conseil municipal de Saint-Louis, qu’Abdoulaye Bibi Baldé et Mame Boye Diao doivent servir Kolda dans un même conseil. C’est aussi le cas à Ziguinchor où Ousmane Sonko, Abdoulaye Baldé, Doudou Ka, Benoît Sambou et tant d’autres devaient travailler dans le même conseil. Mais avec ce système, presque tous sont éliminés de la gestion des affaires de la cité.»
«Les faits m’ont malheureusement donné raison»
L’autre raison, continue l’ancien ministre, est que cette mesure crée, surtout pour la majorité, des frustrations et votes sanctions, dans la mesure où le maire est connu d’avance.
«Cette décision crée une rupture d’égalité, dans la mesure où le maire est élu par les populations et les adjoints par les autres conseillers, alors qu’ils sont tous sur une même liste. J’ai défendu cette position que j’assume partout et ma conviction est que les faits m’ont malheureusement donné raison», regrette-t-il.
Serigne Mbacké Ndiaye de laisser entendre qu’il est plus «convenable de gérer des frustrations nées de l’élection d’un maire par un conseil municipal dans lequel on regroupe toutes les compétences qui doivent être mises à contribution pour développer une localité».
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