(Sentract)-Le stade Abdoulaye Wade de Diamniadio a été inauguré en grande en pompe du mardi dernier par le président Macky Sall. Une cérémonie rehaussée par la présence de plusieurs d’Etat africain. Une réussite au niveau de la mobilisation avec des caravanes venues des quatre coins du Sénégal et un défilé des artistes venus d’ici et d’ailleurs. Un succès entaché cependant par les nombreux couacs et les impairs dans l’organisation qui a été parfois calamiteuse.

Après l’euphorie d’une inauguration en grande pompe du stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio par le président Macky Sall, entouré de six de ces collègues chefs d’Etats, place maintenant à l’évaluation de l’organisation de manière générale de cette cérémonie qui a vu un parterre d’artistes venus du Sénégal et d’ailleurs assuré le spectacle. Cela, en sus des légendes du football africain et des anciennes gloires du ballon rond Sénégalais. Ainsi, on a pu noté qu’il y a beaucoup de couacs et d’impairs dans l’organisation qui aura été par moment calamiteuse.

Même si l’on concède qu’aucune oeuvre humaine n’est parfaite. Mais il y a des choses à revoir ou à corriger à l’avenir. Parce que bon de nombre de personnes se sont demandées où est l’urgence de vouloir inaugurer le stade maintenant, à plus forte raison un jour de semaine.  Et s’il fallait donner une note à cette mobilisation, ça sera 10/10 certes. Car, le pari de la mobilisation a été une réussite. Sauf que cette mobilisation était beaucoup plus politique que sportive. Les responsables politiques de la mouvance présidentielle ayant rivalisé d’ardeur pour acheminer leurs militants de Dakar jusqu’à l’intérieur du pays à coup de dizaine de cars. Les sportifs, le monde du football en particulier, tout comme les jeunes inconditionnels des Lions étant relégué au second plan.

L’organisation, c’est un tout. Et côté sonorisation pour le spectacle offert il n’y pas grand chose à redire. En revanche, côté lumière cela laisse à désirer. L’autre élément à fustiger, pour un stade moderne avec toute sortes de commodités au plan des nouvelles technologies, c’est les problèmes rencontrés par la presse qui a souffert pour faire son travail. Car au niveau de la tribune de presse, la connexion internet était défaillante pour ne pas dire inexistante. Et de nombreuses positions n’avaient pas non plus d’électricité.

Le stade se vide après le match des légendes

Un impair majeur a été aussi noté au niveau de la programmation qui a été en dent de scie. Puisque de 14 heures à 18 heures les artistes d’ici et d’ailleurs évoluant dans tous les genres de la musique (mbalax, rap, slam, entre autres), se sont succédé sur la scène. Mais au lieu de continuer sur cette lancé, puisque le public était déjà dans l’ambiance féerique pour boucler ainsi le volet musical, le spectacle a été interrompu après 18 heures, pour un changement de décor. Place étant faite au foot avec le match entre les légendes africaines et les anciennes gloires du Sénégal. Cela a refroidi le public, puisqu’après le match qui a durée 35 minutes la moitié du stade s’est vidé de son monde.

« Non ! Les organisateurs ay thiouné laniou. Il faut continuer le spectacle et mettre en dernier le match. Bien sûr que tout le monde va rentrer, les gens sont fatigués, ils sont là depuis plus de 8 heures et », murmuraient certains qui exprimaient ainsi leur désaccord.

Pourtant, tous les artistes étaient là pour participer à cette fête du football sénégalaise. Malheureusement, beaucoup n’ont pas joué, d’autres ont joué quasiment dans un stade à moitié rempli. Le « Faramarene », très attendu par les jeunes, n’a pu prester, alors qu’il était venu très tôt. Au moment de monter sur scène, on lui met le son de Faly Ipupa. « Erreur de clef » disent certains. Sabotage pour d’autres. Toujours est-il que Wally Seck n’a pas cherché de midi à 14 heures, il a juste quitté la scène, à la grande déception des fans.

Que dire aussi du problème de timing avec une chorégraphie qui a duré plus de 15 minutes, le public lasse de regarder un spectacle loin de finir, s’en est détourné finalement. Puisque bon nombre attendaient que Wally Seck. « Non, cette chorégraphie à beaucoup duré, 5 minutes suffisaient. On a envie d’entendre la voix du chanteur du peuple, Wally », marmonnaient beaucoup de jeunes.

Les gendarmes gazent le public

Un autre calvaire lié à l’organisation, c’est le plan de circulation qui a été mis en place par la gendarmerie. Elle faisait descendre les personnes qui ont du marché des kilomètres pour pourvoir accéder au stade.  Ceci qui occasionné un énorme désordre tout autour du stade et des bouchons humains devant les portes, car personne ne savait plus quel porte accéder ou quel chemin emprunter. Des détenteurs de cartons d’invitation et de badge ont souffert pour accéder au stade. Certains ont tout simplement rebrousser chemin.

Que dire alors de ces milliers de jeunes venus en masse, mais sans ticket d’entrée qui se sont agglutinés devant les grilles du stade. Pour les dispersés, les gendarmes ont chargé à coup de jets de grenades lacrymogènes en tirant dans le tas, causant près d’une cinquantaine de blessé, dont plus d’une trente évacué. Il s’en est suivi des jets de pierres de la part de ces jeunes dépités et en colères, parfois indisciplinés. Ce qui a occasionné des dégâts avec des vitres cassées au niveau de certaines entrées de ce nouveau joyau.

En tout état de cause, à côté de la gendarmerie qui a raté son pari d’un encadrement sans écart, malgré son dispositif de 2000 hommes déployés pour l’occasion à l’extérieur et tout autour du stade, avec la police et ses 750 éléments à l’intérieur du stade, le constat reste que l’organisateur a été un véritable échec. Une calamité pour ainsi dire. Au finale, cette inauguration aura été une belle fête, mais dans un grand désordre.

AAK 

Sentract