SENtract – Six mois après avoir débarqué le président Alpha Condé par un coup d’Etat, les militaires au pouvoir en Guinée ont finalement décidé de la tenue d’assises nationales à partir du 22 mars.
Le gouvernement qui donne cette information, dans le communiqué issu du conseil des ministres et publié tard jeudi soir, n’a pas été précis sur les résultats attendus de ces assises nationales, sa durée et les participants.
Ces assises ont été annoncées alors que le chef de la junte, le colonel Mamady Doumbouya, qui s’est fait investir président le 1er octobre dernier, s’est engagé à rendre le pouvoir à des civils élus à l’issue d’une période transitoire.
Mais il refuse de se laisser dicter un délai malgré la demande pressante des Etats ouest-africains, appuyés par la communauté internationale. « Le président de la transition (le colonel Doumbouya) a informé le conseil que les assises nationales seront organisées à partir du 22 mars 2022 sur l’ensemble du territoire national et à l’extérieur », indique le communiqué du gouvernement.
Le chef de la junte « a insisté sur l’implication effective de tous les départements du gouvernement pour la réussite de ces assises », ajoute le texte. Des dizaines de partis parmi les plus représentatifs de Guinée ont menacé, dans une déclaration mercredi, d’appeler à manifester si la junte au pouvoir persiste à les tenir à l’écart et à retarder le retour des civils à la tête de la Guinée, un pays habitué aux protestations violentes.
Ces partis réclament un « cadre permanent de dialogue » pour discuter de l’échéance du retour des civils au pouvoir, dans cette déclaration. Un collectif ayant orchestré des mois de contestation en Guinée en 2019-2020 a également évoqué le 1er mars une possible reprise des manifestations si les militaires restaient au pouvoir jusqu’en 2025, comme le suggère un document largement diffusé.
Le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) « s’opposera avec détermination à toute idée d’une transition longue », dit-il dans un communiqué faisant référence à un calendrier circulant sur les réseaux sociaux depuis la veille, dont l’origine est inconnue. Ce projet de transition prévoit des élections législatives en novembre 2024 et présidentielle en mai 2025.
SENtract avec AFP