Sindia : Monsieur le maire, toujours dans de sales draps « fonciers »

Maison d'arrêt et de correction de Mbour/Avec la détention du maire Thierno Diagne, qui risque de tirer en longueur, d’aucuns se demandent comment, à partir de la citadelle du silence, il pourra continuer à administrer le conseil municipal de Sindia.

SENtract – Cueilli par la brigade de recherches de la gendarmerie de Saly Portudal le mardi 15 mars dernier et placé sous mandat de dépôt dans la foulée, après son déferrement au parquet du tribunal de grande instance de Mbour, le maire de Sindia, Thierno Diagne, est depuis pensionnaire de la maison d’arrêt et de correction de la capitale de la Petite Côte.

 

Vendredi encore, le chef du parquet de Mbour, devant la multitude de plaintes, a confié le dossier à un juge d’instruction près ledit tribunal. Avec sa détention qui risque de tirer en longueur, d’aucuns se demandent comment, à partir de la citadelle du silence, il pourra continuer à administrer le conseil municipal de Sindia.

La réponse n’est pourtant pas trop compliquée. Il y a deux jurisprudences en l’espèce, rappelle Le Témoin. Celles Khalifa Sall et Moussa Ndoye. Embastillé, le maire de Dakar a, en effet, continué de diriger la capitale jusqu’à sa condamnation. Donc, aucune mesure coercitive n’empêche Thierno Diagne de faire de même depuis sa cellule à la MAC de Mbour.

La deuxième jurisprudence, celle Moussa Ndoye, est plus radicale et n’écarte pas une radiation. Dans ce cas précis, le chef de l’État peut prendre un décret de radiation en se basant sur un rapport d’inspection de l’administration territoriale et locale. Une procédure utilisée contre le maire socialiste Moussa Ndoye en 2001 pour mettre en lieu et place une délégation spéciale.

Selon des spécialistes de la décentralisation, joints par le quotidien Le Témoin, les corps de contrôle des collectivités locales ont failli dans l’affaire du maire de Sindia. Ces puristes indexent un dysfonctionnement notoire desdits corps, notamment la Cellule d’appui aux collectivités territoriales.

En effet, le respect des préceptes du Code de 1996 qui imposait un registre foncier à chaque commune et communauté rurale aurait, selon nos interlocuteurs, pu éviter cette rocambolesque affaire qui défraie la chronique.