Produits grossissants : une fille décédée à Pikine

Malgré les mises en garde des spécialistes de la santé et les restrictions de la loi, rappelées tout le temps par les organes de régulation, contre la publicité médiatique des produits nuisibles à la santé, le phénomène est en vogue. La vente libre et l’accessibilité de ces produits restent intactes.

L’Etat du Sénégal et les régulateurs commerciaux semblent fermer les yeux. Pendant ce temps, à la faveur des tapages médiatiques et les postes sur les réseaux sociaux, le recours à des médicaments soi-disant grossissants gagne du terrain chez des filles et femmes.

Essayer de convaincre ou décourager, c’est selon, les femmes ne sera pas aisé car, au Sénégal, les «rondeurs» sont un idéal de beauté et même mieux, semblent apparaître comme un symbole d’aisance sociale. Surtout que le «marché» du mariage est «compétitif». Dès lors, des femmes sénégalaises sont sous la pression de répondre à des critères de beauté «subjectifs», déterminés par des hommes et cela au prix de leur santé, voire de leur vie. Et des marchands d’illusion s’engouffrant dans cette brèche, les ventes en ligne de produits favorisant la prise de poids, au-delà de la santé, posent un réel problème de sécurité publique au Sénégal.

Car on ne connait pas vraiment l’origine de tous ces produits ni leurs compositions, encore moins les effets secondaires sur le corps humain. Malheureusement, ici, on a tendance à laisser passer des choses nocives pour une population à majorité pas au courant des risques qu’elle encoure. Tant qu’on n’aura pas une autorité de régulation avec tous les acteurs de la santé afin d’éviter des drames, on sera toujours dans la réaction plutôt que l’action.

En attendant, ces produits font et continuent de faire des ravages. Et le pire, c’est que les autorités compétentes ne peuvent pas nier ce phénomène ; donc c’est un véritable problème à tous les niveaux. Ces «banabanas de rêves», avec l’aide des réseaux sociaux, ont réussi là où les professionnels de la santé publique et les autorités ont échoué. Hélas ! Ces produits dangereux, disponibles sur le marché et accessibles, vont continuer à nuire nombre de femmes qui sont les premières victimes de ces ventes illicites ou presque.

Et la fille décédée à Pikine, suite à la prise de ces produits nocifs, n’est qu’un cas parmi tant d’autres non médiatisés. Mais l’alerte rouge de détresse reste encore invisible, du moins, du côté des autorités du Sénégal. Le danger est là et permanent, en attendant que les autorités prennent leurs responsabilités (ou que celle-ci soient situées) mais aussi que l’Etat joue son rôle de garant de la sécurité de cette frange importante de la population, car des vies humaines sont en jeu.

A défaut d’une interdiction, certains étant pharmaceutiques et administrables sur prescription médicale, à quand l’effectivité d’une régulation de la commercialisation de ces produits qui nuisent à la santé ?