CHU de Fann: Toutes les interventions chirurgicales annulées jeudi pour… manque d’eau

SENtract / Par Amadou Ly Diom – S’il y a un secteur qui est véritablement sous perfusion dans ce pays, c’est bien celui de la santé. Après le scandale de la parturiente Astou Sokhna morte à l’hôpital El Hadji Amadou Mbaye de Louga, nos radars ont filmé, hier (jeudi 19 mai, ndlr), une situation pour le moins ahurissante au Centre hospitalier universitaire de Fann.

 

Figurez-vous que toutes les interventions chirurgicales de ce centre hospitalier névralgique dans la capitale dakaroise, ont été annulées, hier (jeudi 19 mai), pour des raisons de…manque d’eau. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, le liquide précieux a fait défaut dans les services de l’infrastructure hospitalière. Or, l’eau, c’est la base de la salubrité dans un hôpital.

Les praticiens ont besoin du maximum d’hygiène notamment d’avoir les mains propres et de laver leurs outils ou instruments dans l’exercice de leur fonction. Qu’un hôpital, de surcroît de la dimension de Fann, manque donc de ce liquide précieux est tout simplement scandaleux. A preuve, une accompagnante d’une patiente qui devait subir une intervention chirurgicale que nous avons interpellée est restée sous le choc à l’annonce de la terrible nouvelle d’annulation.

Des annulations qui peuvent avoir de fâcheuses conséquences. En effet, il faut savoir que la programmation des interventions chirurgicales se fait sur la base d’une table clinique en fonction du calendrier du personnel médical, de la disponibilité du matériel qui doit être fin prêt et aussi de celle de la salle requise.

Donc, les annulations doivent se faire pour des raisons majeures et non mineures pour éviter des chamboulements à savoir la remobilisation des ressources humaines, du matériel et d’une autre salle. Ce qui est une autre paire de manche.

Ensuite, la vie des patients est mise en sursis parce qu’au-delà de la date prévue, il peut se passer beaucoup de chose. Comme la perte du patient ou de la patiente. Dramatique.

D’autres départements du Centre hospitalier, notamment la pédiatrie, la pneumonie et les services des maladies infectieuses sont aussi touchés par le problème.

Toutes nos tentatives de joindre la direction de l’hôpital pour situer les responsabilités ont été vaines. Nos colonnes restent cependant ouvertes aux responsables de l’établissement pour apporter les éclairages nécessaires sur cet énième scandale qui secoue le landerneau sanitaire.

Source : lavoixplus.com