(Sentract)- Après neuf années de présence à la tête de Canal plus Sénégal, Sébastien Punturello a fait ses adieux. Le directeur cède sa place au Sénégalais, Cheikh Bamba Sarr. En marge de l’avant-première de la série «Le futur est à nous», M. Punterello a tiré un bilan satisfaisant de sa présidence à la tête de l’antenne sénégalaise de la chaîne.
Après avoir passé 9 ans à la tête de Canal+ Sénégal, qu’est-ce que vous retenez du Sénégal ?
J’achève un mandat de plusieurs années à la Direction générale de Canal+ Sénégal. Je retiens que le Sénégal est mon deuxième pays. Je retiens évidement cette belle convivialité, cette générosité, cette énergie etc. Et puis c’est un potentiel en termes de production, de l’écosystème audiovisuelle, on y croyez nous depuis longtemps déjà. Quand je suis arrivé ici, c’était l’un de nos objectifs très forts de développement en Afrique et particulier au Sénégal. Parce que, on savait qu’il y avait ses ressources, ses réalisateurs, ses producteurs, on a pu de quelques années participer au développement de cette production à travers la chaine A+Plus que nous avons lancé en 2014. Et puis ça a bien fonctionné, ce qui nous a permis de rêver plus haut et de créer la première chaîne du continent du groupe Canal à 100% dédié à un pays qu’est »Sunu Yeuf ». C’est une réalité et surtout va au bout de sa promesse de proposer 1000 heures de programmes, frais, de séries, de théâtre Sénégal. Il y a l’engouement du public et aujourd’hui on va encore plus loin avec la production de séries feuilltonnantes qui sont réalisées et produites par l’Afrique subaérienne. Pour nous, c’est une fierté parce que ce sont des investissements qui se sont réalisés en Afrique. Je pense que c’est surtout ce que je vais retenir. Je pars du Sénégal avec beaucoup d’images et une étoile sur le maillot depuis le 6 février.
Justement depuis quelques années vous avez lancé une politique de contenu pour l’Afrique subaérienne, qu’en est-il aujourd’hui ?
D’abord, ce qu’il faut se rappeler c’est pourquoi on a lancé. On a lancé cette politique parce que, on savait que nos téléspectateurs demandaient à avoir ce qui se fait de meilleur sur la planète. Et on sait que le spectateur veut voyager, il veut voir ce qui se fait sur l’international, il est beaucoup attaché à la proximité. Quand c’est le foot, il veut voir son Real-Barca. Celui qui recherche de l’information veut savoir ce qui se passe sur la scène internationale, mais aussi et surtout qui se passe dans son pays. Et, s’agissant des séries et de la case divertissement, c’est exactement le même phénomène. L’individu ou le téléspectateur qui se trouve sur la planète veut voyager avec James Bond, car c’est une marque mondiale. Et puis aussi, il veut se divertir avec des séries qui lui parlent de son quotidien, des réalités de sa vie quotidienne et qui font appel à sa culture ou même de fait cultuel. Ce qu’il fallait, c’était un développement économique, un écosystème qui soit là et des talents et des compétences. Et le Sénégal en regorge.
Dans une capsule, on montre une dizaine de séries que vous avez produit, c’est un coût d’investissement de combien et produit sur quelle période ?
Ce qu’il faut distinguer dans nos investissements, il y a ce qu’on appelle les créations originales. Donc, ce sont des séries qui sont au nombre 8 2022 qui sont composées de 6 épisodes diffusées sur Canal+. Ensuite il y a aussi toute une production qui est investie sur «Sunu yeuf». Donc, c’est déjà deux années pleines, quand je prends la case « Sunu Yeuf », il y a les programmes de catalogues en 2020 et 2021. En 2022, on a décidé d’investir dans 3 productions nouvelles en exclusivité. «Emprises » en 2021 et deux autres en cours de production. Et une série comme «Emprises » c’est entre 45 et 50 épisodes. Maintenant, c’est difficile de répondre sur le budget de financement. Parce que, on va retrouver de la production, de la co-production, de l’achat, donc c’est difficilement quantifiable… Par contre, je vous donne ces volumes pour donner un ordre d’idée sur le nombre de série, d’épisodes, ou le nombre d’heure de programmes. Avec «Le futur est à nous», Canal accélère le mouvement et passe à une série à diffusion quotidienne.
Est-ce qu’aujourd’hui, la bataille du contenu est gagnée pour Canal, concernant l’Afrique Saharienne ?
Aujourd’hui, on a plus de 250 chaînes et radios. On a énormément de thématiques qui composent notre bouquet. On a la plateforme en Afrique qui offre la plus belle exposition pour les contenus. Donc, c’est une réalité, au regard du nombre de spectateurs qui sont connectés chez nous sur le continent. Ce sont plusieurs dizaines de millions de foyers qui sont connectés tous les jours sur l’une de nos chaînes de 7 et 9h par jour. Donc, l’exposition est là et elle est liée au travail qu’ont fait les centaines de collaborateurs qui travaillaient avec nous sur une vingtaine de pays. On a mille personnes qui travaillent au quotidien ici au Sénégal grâce à la richesse des contenus des chaînes. Mais dire que c’est gagné ça serait d’abord trop présomptueux. Car en matière de programme ce qui est vrai aujourd’hui ne l’est pas demain. Donc, il faut que nous continuions avec la même rigueur, en gardant le standard des meilleures chaînes qui existent sur la planète. L’autre élément c’est de continuer à détecter les talents, réalisateurs comme producteurs. Donc cette bataille des contenus elle est pérennante, le risque fort qui est face à nous, c’est le piratage, le non-respect de la propriété intellectuelle. On ne cesse de rappeler ce qui permet à des artistes de vivre de leur métier, c’est la possibilité de monétiser cette propriété intellectuelle. C’est ce qui nous permet d’investir et donc le revenu, soit c’est de l’abonnement, soit de la publicité. Maintenant si ce produit est piraté, vous n’avez aucun revenu et tout peut s’écrouler. C’est la fragilité du model.
Justement le problème du piratage a été votre cheval de bataille dès votre arrivée, est-ce que le combat a été gagné ou perdu ?
C’est un combat pour lequel le travail continu et pour lequel il y a eu des succès très importants et ils sont de trois nature. Le premier c’est qu’on a beaucoup travailler sur l’accessibilité à nos services et à sa démocratisation. Le second a été fait de tous les investissements dans la production et enfin, il y a l’opinion. Aujourd’hui, c’est une prise de conscience que chacun a. Le combat n’est jamais gagné, il est très précaire. Protéger la propriété intellectuelle, c’est défendre un bien matériel. Quand c’est de l’immatériel, ça reste un combat qu’il faut mener pour sensibiliser, convaincre et on compte sur tout le monde.
Globalement vous tirez un bilan positif durant les 9 ans de règne à la tête de cette structure ?
Ecoutez, c’est ce que j’ai entendu dire de ceux et celles qui me connaissent. Mais je laisserai les gens jugés.
Votre objectif c’était 5 millions d’abonnés est-ce qu’en 2022, Canal a atteint cet objectif ?
Sur les chaines de l’Afrique, on l’a même dépassé. Et on se souhaite de le faire grandir, cela veut dire que nos abonnés sont fidèles et satisfaits des programmes que nous diffusons au quotidien.
Sentract