SENtract – Les Rencontres cinématographiques de Dakar (RECIDAK) vont renaitre de leurs cendres, après leur dernier «essoufflement» survenu à leur dernière édition en 2018. Le tout nouveau ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow a pris la décision de les faire reprendre vie en 2023.
M. Sow a fait cette promesse lors d’une concertation avec les associations professionnelles du cinéma sénégalais, rapporte l’APS. « Pour les Recidak, c’est clair que l’édition 2023 aura lieu. On va l’organiser, j’ai reçu plusieurs propositions dans ce sens, mais je préfère (…) qu’on identifie une personnalité de votre choix, qui sera le responsable principal des RECIDAK », a-t-il dit.
Les Rencontres cinématographiques de Dakar se tenaient annuellement depuis les années 1990, sous la direction du Consortium de communication audiovisuelle en Afrique, que dirigeait la journaliste Annette Mbaye d’Erneville.
De 1997 à 2002, les RECIDAK étaient organisées par l’Etat du Sénégal. Par la suite, elles ne se sont pas tenues pendant plus de dix ans avant d’être reprises en 2018 par le ministre de la Culture de l’époque, Abdou Latif Coulibaly, et de s’arrêter. « On va reprendre les RECIDAK. On n’aurait jamais dû les arrêter », a soutenu Aliou Sow, assurant que l’Etat va soutenir financièrement l’organisation de cet événement.
Les professionnels du 7e art ont réclamé au ministre de la Culture et du Patrimoine historique un statut des acteurs et techniciens du cinéma. De même l’ont-ils invité à faire respecter le quota des films sénégalais, voire africains, dans les salles de cinéma au Sénégal.
Ils souhaitent également l’adoption d’une convention collective régissant leur secteur d’activité, la relance des ciné-clubs et la promotion du cinéma sénégalais dans le territoire national et à l’étranger. « Je suis venu vous écouter (…) Il faut une démarche inclusive et une évaluation périodique » des activités cinématographiques « pour faire avancer le cinéma », a dit Aliou Sow, exhortant les acteurs de ce secteur à être des « entrepreneurs ». « Allez vers l’innovation, soyez dans le business cinématographique (…) La vision culturelle est présidentielle, la stratégie et l’animation relèvent du ministre », a-t-il ajouté.
M. Aliou Sow a promis aussi de jouer le rôle de « directeur commercial du cinéma » sénégalais auprès des sociétés nationales et des autres espaces de promotion que ses professionnels souhaitent intégrer.
Le centenaire de la naissance du cinéaste Ousmane Sembène (1923-2007) sera fêté l’année prochaine, a annoncé M. Sow. « J’ai parlé à l’écrivain et journaliste Boubacar Boris Diop et au cinéaste Samba Gadjigo. On va (…) créer rapidement une commission chargée de préparer le centenaire de la naissance de Sembène », a-t-il assuré.
Le ministre de la Culture et du Patrimoine historique a annoncé une concertation qu’il souhaite avec le maire de Dakar, Barthélémy Dias, en vue de l’organisation d’activités culturelles et artistiques favorables au « rayonnement » de la capitale sénégalaise. « Je vais appeler le maire Barthélémy pour voir comment le ministère de la Culture et la ville de Dakar vont se retrouver (…) Il faut que Dakar redevienne cette ville lumineuse, attractive, animée et joyeuse », a-t-il dit.
Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique et la mairie de Dakar ont la possibilité de financer ensemble des activités artistiques et culturelles, selon Aliou Sow.