Tract – L’enseignant M. M. Mbaye a du cran. En effet, n’ayant pas perçu son salaire depuis plusieurs mois, il saccage le bureau de la secrétaire du bureau de la solde. Sur les faits, le prévenu étant resté plusieurs mois sans percevoir son salaire, s’est rendu au bureau de la Solde pour faire des réclamations. Arrivé dans l’enceinte de l’établissement, il s’est dirigé vers le bureau du secrétaire pour demander à rencontrer le directeur. Cette dernière lui fait comprendre, qu’il devait effectuer ses réclamations au niveau du ministère de l’éducation et non auprès bureau de la solde. Une réplique qui a fait sortir le prévenu de ses gonds. Pis, il a cassé l’ordinateur de la secrétaire avant de saccager le bureau. Interpellés, les agents de la direction de la Solde l’ont maîtrisé avant de le conduire au commissariat. Déféré puis placé sous mandat de dépôt, le sieur Mbaye a été jugé ce jeudi 24 novembre devant le Tribunal des flagrants délits de Dakar pour violence et voie de fait, destruction de bien appartenant à l’Etat.
Devant le prétoire, le mis en cause a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il déclare : « j’ai saisi la justice, mais cela n’a rien donné, par la suite, j’ai laissé tomber en poursuivant ma vie normale. Ce qu’ils me doivent est supérieur à ce qu’ils m’ont proposé. J’ai regardé mes bulletins de salaire et après investigation, je me suis rendu compte que je pouvais réclamer mon dû. J’ai rédigé une requête adressée au Directeur de la solde, la secrétaire m’a recommandé d’aller au ministère de l’éducation. La dame a refusé de prendre ma requête adressée au directeur, c’est pourquoi j’ai cassé sa machine. J’étais très stressé par toutes ces années d’humiliation. J’ai réagi sous le coup de la colère. Là, je veux vraiment avoir gain de cause », se dédouane-t-il.
Le président du Tribunal lui a clairement fait savoir qu’il y a une procédure administrative à suivre pour faire des réclamations. À son tour, le prévenu M. Mbaye jure de ne plus répéter son acte.
Lors de son réquisitoire, la représentante du ministère public a requis une application de la loi. Au finish, le juge après en avoir délibéré conformément à la loi, a déclaré le prévenu coupable et l’a condamné à 2 mois assortis de sursis.