Tract – Les enseignants de la région de Kaolack menacent de perturber le système éducatif pour protester contre l’assassinat d’un de leur collègue et réclamer justice.
Instituteur en service à l’école à l’école élémentaire Théophile Turpin de la commune de Ndiaffate non loin de Kaolack où il tenait une classe de CM2, Bassirou Mbaye a succombé à ses blessures mardi à l’hôpital de Fann, rapporte l’APS, où il a été transféré après avoir reçu de violents coups de gourdin.
Dans la nuit du 22 au 23 décembre 2022, M. Mbaye a eu une altercation avec un voisin conducteur de mototaxi « Jakarta ». Evacué d’urgence au Centre hospitalier régional El Hadji Ibrahima Niass de Kaolack, il a été référé à Dakar, à cause de son état de santé jugé alors « très critique ».
Le présumé meurtrier qui a pris la fuite est activement recherché par les forces de défense et de sécurité. L’annonce du décès de l’enseignant a mis ses collègues dans tous leurs états.
Bassirou Mbaye vivait depuis plus de seize ans au domicile familial de son bourreau. « Sérieux et travailleur, Bassirou avait fini par gagner la confiance du père du meurtrier qui lui avait confié ses affaires comme le ferait un père à son fils », a expliqué Mamadou Moustapha Dieng, coordonnateur de la section locale du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES).
Le présumé meurtrier avait en charge la vente du lait caillé au niveau du verger de son père. Jeudi dernier, ils ont fait l’état des comptes et Bassirou Mbaye aurait constaté un énorme trou dans les recettes.
Il s’en est ouvert au père de famille qui, à son tour, décide de renvoyer son fils de l’entreprise. Irrité par cette décision, il aurait proféré des menaces de mort contre l’enseignant, qui s’en est ouvert à la tante du présumé meurtrier. « Vendredi dernier, le meurtrier s’est introduit dans la chambre de la victime et lui a asséné des coups de gourdin. Evacué à l’hôpital de Kaolack, il sera transféré à Dakar où il succombera d’un traumatisme crânien », rapporte le syndicaliste, très amer.
Le Secrétaire générale du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS/ authentique), Babacar Kébé, dénonçant une « violence barbare », demande aux autorités de sévir. « En tant qu’enseignants et syndicalistes, il va falloir que nous nous mobilisions pour dénoncer jusqu’à la dernière énergie cette forfaiture afin que l’enseignant soit mis dans de très bonnes conditions de sécurité. Parce qu’il s’agit d’un agent de l’Etat, un fonctionnaire qui bâtit la société de demain, qui prépare le citoyen de demain’’, a insisté M. Kébé.