Tract – 2000 à 2012 : Douze ans pendant lesquels Laïus Wade nous a offert un tel spectacle, mélange d’excès, de dérapages, d’affaires et d’affaires de valises, de discours grandiloquents ou complices, de colères homériques, de galéjades populistes, de fulgurances définitives dans le communiqué du Conseil des ministres qui nous laissaient ébaubis comme : »suite à la catastrophe nucléaire de Fukushima, j’ai décidé que le Sénégal ne se dotera pas de centrale nucléaire », de nominations d’innombrables ministres, de bravades contre les maîtres du monde développé, de projets pharaoniques d’infrastructures aussi pour ce qui est de ses bons points.
Nous avons bénéficié d’une telle matière pour rire et les humoristes pour faire rire… Alors, les humoristes et essayistes sénégalais (et de la diaspora auto-exilée aussi pour ce qui est des essayistes) ont un peu le spleen depuis le départ de Laye Wade de la tête du pays. Ils ont tous les jours peur d’être désœuvrés et démunis depuis que le sujet de prédilection Wade ne préside plus Sunugaal.
C’est un des paradoxes de leur métier : on se moque des travers de nos politiques, on les dénonce, on en rigole… Et quand ils s’en vont, quand ils nous quittent, on se retrouve orphelin. Ils nous manquent presque : le syndrome de Stockholm. Ecrire un livre sur Gorgui Laye Wade était devenu un genre littéraire à lui tout seul. 12 ans de Paa Laye, qui sont partis depuis bientôt 12 ans… Adduna amul sølø…
Ousseynou Nar Gueye
Fondateur de Tract.sn