Dans un village à 100 km d’Ourossogui, qu’on atteint à travers des pistes cahoteuses. L’image est saisissante. C’est l’heure de la corvée d’eau. Au puits, Yaroumata Diawo et ses proches utilisent deux dromadaires pour remonter la jarre. A 25 ans, la jeune femme manque de tout.
« Nous, on a besoin d’écoles, on a besoin de routes qui passent par là, explique-t-elle. On a même besoin d’un poste de santé pour se soigner. Ici, on n’a rien du tout. Regardez vous-mêmes et faites le constat. »
Isolement total
Pas d’électricité, pas d’école et pas de téléphone. Dans ce village de huttes, l’isolement est total. « Quand on tombe malade, comme on n’a pas de réseau et rien du tout, on va essayer de prendre le cheval et aller dans le village d’à côté pour avoir le réseau et pouvoir appeler l’ambulance, explique Yaroumata Diawo. Si on ne peut pas, on continue. »
Yaroumata vit à 100 kilomètres de Tambacounda et à 100 kilomètres d’Ourossogui. Elle ira voter le 24 février car elle aspire, elle aussi, à une vie meilleure. « On est des Sénégalais, dit-elle. Mais ils nous ont complètement oubliés ! »