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A Guinaw- Rails, l’Académie de théâtre redonne l’espérance aux jeunes de la banlieue

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Tract – La voie classique pour les acteurs en devenir est l’École nationale des Arts, mais peu de structures privées existent au Sénégal. Babacar Siby, acteur, metteur en scène et coach de théâtre, a monté une école de théâtre, en banlieue de Dakar, pour améliorer l’accès au théâtre en permettant à des jeunes de tous les milieux de se former.
À l’étage de la mairie de quartier de Guinaw, un groupe de jeunes en vêtements de sport se roulent en boule sur le sol. Objectif : se relever avec souplesse. C’est une des méthodes de l’Académie de Théâtre de la banlieue pour apprendre à bien utiliser son corps sur scène. « Il y a beaucoup de choses dans cet exercice. Il y a l’écoute, mais aussi penser à la façon dont on va se lever. Et en même temps, il faut être à l’aise avec soi-même », développe Aïda Gueye, la formatrice. Aïda a été formée par le créateur de l’école, Babacar Siby, avant de devenir prof et de transmettre son savoir à son tour. « Il faut l’incarner, le personnage. On ne doit pas te voir toi, mais lui. », dit-il à Rfi.

Les exercices et saynètes s’enchaînent pour la quinzaine d’étudiants en première et deuxième années. Wolof et français se mêlent. Babacar Siby, formé comme coach de théâtre en France, leur apprend les déplacements sur scène. Il est parti du constat que les écoles de théâtre existantes étaient trop élitistes : « Malheureusement, il n’y a qu’une seule école nationale, et il faut un niveau d’étude pour aller là-bas. Mais en banlieue, il y a beaucoup de compétences. Je me suis donc dit qu’il fallait créer cette école privée. »

Une deuxième chance pour certains jeunes. Sérigne Falou Touré, 21 ans, a pu améliorer son français grâce aux cours de théâtre. « Je ne suis jamais allé à l’école. C’est ici que j’ai commencé à parler et à écrire le français », confie-t-il. La formation sur trois ans est gratuite, et l’école est financée avec difficulté sur fonds propres.

Les élèves ont pour la plupart un emploi à côté pour continuer à toucher un petit salaire. Falou fait de la sérigraphie. Elle et ses camarades regardent aussi du côté du septième art où les cachets sont plus importants. Bintou Diané est déjà prête à mettre plusieurs cordes à son arc. « Moi, je veux être actrice, écrivain, mais aussi scénariste, actrice. Je veux tout faire, je veux être polyvalente », professe-t-elle.

Babacar Siby rêve désormais d’un soutien financier, public ou privé, pour pouvoir héberger son école dans des locaux propres.

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