Les Nigérians sont appelés aux urnes ce samedi 16 février pour les élections présidentielle et législatives dans le pays le plus peuplé d’Afrique, avec quelque 190 millions d’habitants.
Les élections sont régulièrement marquées par des violences entre partisans de responsables politiques rivaux, notamment à l’échelon local au Nigeria, qui a une longue tradition de violences et de fraudes depuis son passage à un régime démocratique en 1999.
Le week-end dernier, cinq personnes ont été tuées dans des règlement de comptes politiques entre partisans de l’APC et du principal parti d’opposition, le Parti populaire démocratique (PDP), près de Warri, autre ville pétrolière de la région du delta.
Au moins quinze personnes ont été tuées ce mardi 12 février dans une bousculade à la fin d’un meeting du président sortant Muhammadu Buhari à Port-Harcourt, dans le sud-est du Nigeria, à trois jour des élections générales, a annoncé mercredi un hôpital.
« Quinze corps ont été amenés (à l’hôpital universitaire de Port Harcourt, Etat de Rivers), dont trois hommes et douze femmes », a déclaré le porte-parole de l’hôpital, Kem-Daniel Elebiga.
« Douze survivants » ont été soignés ou sont en cours de traitement.
Les victimes ont assisté à un meeting du Congrès des progressistes (APC, au pouvoir) lorsqu’ils ont été pris dans une bousculade.
Une partie de la foule de ses partisans a voulu sortir précipitamment en empruntant une sortie du stade, provoquant une violente bousculade, selon des sources concordantes.
Une commerçante, qui tenait son échoppe juste à la sortie du stade Adokiye Amiesimaka, a raconté à l’AFP qu’elle avait « commencé à entendre des cris », alors que les gens sortaient du stade.
« Il y avait une grande panique, une vingtaine de personnes ont été emmenées dans des ambulances », rapporte la vendeuse de pop-corn.
Un autre témoin a reproché à la police d’avoir causé cet accident en « bloquant la voie qui mène à la sortie du stade, et empêchant les personnes de se déplacer ».
Les alentours du stade étaient encore recouverts de dizaines de paires de chaussures abandonnées, d’habits ensanglantés et de sacs à main appartenant aux victimes, a rapporté un journaliste de l’AFP.
C’est le quatrième incident de ce genre durant les meetings de la campagne. Mi-janvier, le chef de l’Etat avait dû quitter la scène, débordé par la foule à Jos (Plateau, centre). Une semaine plus tard, une douzaine de personnes avaient été grièvement blessées dans l’effondrement d’une structure à Maiduguri (Borno, nord-est).
La semaine dernière, deux personnes ont été tuées dans une bousculade dans l’Etat de Taraba (est).
Les meetings politiques, dans le pays le plus peuplé du continent avec 190 millions d’habitants, rassemblent des dizaines de milliers de personnes.
C’est l’occasion pour la majorité des Nigérians qui vivent dans l’extrême pauvreté de récupérer quelques nairas – la monnaie locale – ou de la nourriture, distribués à la foule.
Le président Muhammadu Buhari, en lice pour un second mandat, s’est dit « profondément attristé » mardi soir et a souhaité un « prompt rétablissement à toutes les personnes blessées », déplorant « des pertes inutiles » à l’issue d’un « évènement très réussi ».
Le président Buhari, ancien général qui a dirigé une première fois le pays pendant les dictatures militaires des années 80, est en lice pour un second mandat et affrontera le candidat du PDP, Atiku Abubakar, ancien vice-président (1999-2007).